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Loi Égalim : verdict proche pour les 20 % de bio en restauration collective

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C’est entre le 26 et le 28 juin que les sénateurs trancheront si la loi Égalim imposera, ou non, un minimum de 20 % de produits bio en restauration collective publique. Le texte examiné en séance plénière ne contient plus cette mesure, supprimée par la commission économique du Sénat. Coordinateur du réseau de plateformes de distribution Manger bio ici et maintenant (MBIM), Éric Grunewald se veut toutefois optimiste : « C’est le sens de l’histoire. Cette mesure n’est pas seulement politique, elle est l’aboutissement d’un mouvement de terrain déjà entamé. »

 « Les producteurs sont prêts »

Depuis quinze ans, MBIM a travaillé avec 2500 établissements publics. « Une expérience qui prouve que les arguments avancés ne sont pas valables », estime Éric Grunewald. La commission économique pense que pour atteindre les 20 % de bio, certains restaurants auront du mal à trouver des aliments locaux, et devront soit importer des produits, soit payer cher. Éric Grunewald s’inscrit en faux. « Les producteurs sont prêts, affirme-t-il. Les surfaces converties ou en conversion suffisent pour atteindre cet objectif. »

Porter un changement global au-delà de l’approvisionnement

Quant au prix, les solutions existent. « Des restaurants ont renoncé au bio faute de moyens, mais ce sont des cas précis : souvent des établissements isolés ou comptant peu de couverts », défend Éric Grunewald. Illustration : un restaurant à 70 couverts, visant 10 % d’approvisionnement bio, revient à servir… sept assiettes bio par jour. Un volume limité, pour lequel aucune économie d’échelle n’est possible. « C’est justement en imposant un minimum ambitieux que l’on va surmonter ce type de frein », juge-t-il.

« Mais plus globalement, le changement ne revient pas plus cher s’il est global, synthétise Éric Grunewald. Remplacer du jour au lendemain tous les produits conventionnels par des produits bio, sans mesure d’accompagnement, peut s’avérer coûteux. Alors que limiter le gaspillage permet de faire des économies qui peuvent profiter à l’achat de bio. Opter pour des produits de saison évite également des surcoûts. »