Lubrizol, les mesures se renforcent autour de l’agriculture, Guillaume tente de rassurer les éleveurs
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Le 30 septembre, Didier Guillaume s’est déplacé à Rouen pour rassurer les agriculteurs touchés par l’incendie qui s’est déclaré quatre jours plus tôt dans l’usine Lubrizol, spécialisée dans les additifs pour les huiles. « Vous serez indemnisés comme des victimes ; les coupables seront condamnés et l’État vous accompagnera », a-t-il promis.
Interdiction de récolte
La préfecture de Seine-Maritime a pris des mesures drastiques concernant le secteur agricole par le biais d’un arrêté publié le 28 septembre. D’une part, la récolte des productions végétales est interdite sur 112 communes en Seine-Maritime (40 de l’Oise, 39 de la Somme, 14 dans l’Aisne et 5 communes dans le Nord et le Pas-de-Calais) dans un triangle Rouen-Dieppe-Beauvais. D’autre part, sur cette zone, l’instance demande aux agriculteurs de consigner leurs productions : les végétaux déjà récoltés, le lait de vaches collecté après le 26 septembre, les œufs des élevages de plein air pondus et le miel collecté depuis cette même date. Si la transformation de fromage est possible, les produits ne peuvent sortir de la zone délimitée. La préfecture demande également aux exploitant de sécuriser l’alimentation et l’abreuvement des animaux en les mettant sous abri et de rentrer les bêtes.
Ces mesures s’appliquent « jusqu’à obtention de garanties sanitaires sur les productions ». Sauf que la date de rendu des analyses reste floue. « Comme nous ne savons pas ce que nous cherchons, les analyses sont longues », explique Jérôme Auckenthaler, directeur de la Chambre d’agriculture de Seine-Maritime à Référence environnement. Didier Guillaume a assuré une transparence totale sur les analyses en cours et des premiers résultats d’ici à la fin de la semaine.
Calmer l’angoisse des exploitants
Toutefois, l’arrêté a bien été pris « en accord avec les professionnels agricoles », explique la Chambre d’agriculture dans un communiqué du 30 septembre. Elle indique mesurer « l’angoisse que peut générer cette interdiction en pleine période de récoltes ». Mais appelle les agriculteurs à se conformer aux consignes. « À défaut, vous vous exposeriez à perdre le bénéfice des mesures d’accompagnement qui se mettront en place dans les jours qui viennent », avertit-elle. La structure devrait diffuser des conseils sur les mesures techniques d’accompagnement ou de substitution envisageables, telles que la récolte en maïs épis.
Une perte de 250 000 euros par jour
« Cette zone très marquée par l’élevage laitier, vient d’être fortement frappée par la sécheresse, poursuit Jérôme Auckenthaler. Nous estimons la perte à 250 000 euros par jour pour les 280 producteurs de lait concernés. » Le lait collecté ne pouvant plus être commercialisé est « jeté », soit dans la fosse à lisier, soit en épandage sur les parcelles. « Nous espérons que le découragement des éleveurs ne se transforme pas en colère », indique-t-il.