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Maïs OGM : deux eurodéputés demandent à Bruxelles de suspendre une autorisation, Bayer répond

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Les eurodéputés Éric Andrieu et Marc Tarabella ont déposé le 8 janvier une question parlementaire à la Commission européenne suite à la décision, du 19 décembre 2018, de donner son accord à l’importation d’un maïs génétiquement modifié, MON 87427 × MON 89034 × 1507 × MON 88017 × 59122. Variété de Monsanto/Bayer, il est dédié à l’alimentation humaine et animale. Le maïs produit six toxines Bt pour lutter contre la pyrale et est résistant au glyphosate. Les députés européens estiment que l’évaluation des risques a été lacunaire.

Principe de précaution

« Il peut être pulvérisé avec des doses importantes d’herbicides pouvant amener une charge supérieure en résidus. Or, selon l’Efsa, l’Autorité européenne de sécurité des aliments, les données ne sont pas suffisantes pour tirer des conclusions sur la sécurité de ces résidus », expliquent les deux eurodéputés dans un communiqué du 9 janvier. « La Commission européenne s’assoit sur les Traités et le principe de précaution », indique Marc Tarabella. Il se réfère à l’article 191, paragraphe 2, du Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, qui stipule que « la politique de l’Union dans le domaine de l’environnement vise un niveau de protection élevé et est fondée sur les principes de précaution et d’action préventive ».

Pour Bayer, tout est en règle

Contacté par Référence environnement, Bayer affirme que le maïs a été soumis à toutes les procédures de sécurité et d’autorisation requises par les régulateurs européens, qui ont déterminé qu’il était sans danger. « La décision est fondée sur l’avis favorable du 5 septembre 2017 par l’Autorité européenne de sécurité des aliments, Efsa, qui conclut qu’il est aussi sûr et nutritif que le maïs non génétiquement modifié », explique Anna Melnyk, de l’équipe juridique semences et traits pour la région Europe.

« Les résidus de glyphosate ne sont plus importants »

Selon elle, les essais aux États-Unis et dans l’Union européenne n’ont montré aucune augmentation des résidus de glyphosate dans le maïs génétiquement modifié. « Le fonctionnement de la résistance, qu’elle soit issue d’un unique ou de plusieurs gènes, ne change pas les usages autorisés de glyphosate : dose maximale, nombre d’application par campagne… et ne change en aucun cas les limites maximales de résidus (LMR) fixées par les autorités européennes quant à l’importation de denrées alimentaires, ajoute-t-elle. Enfin, la protéine CP4 EPSPS est identique à celle produite par d’autres cultures tolérantes au glyphosate. »

Les eurodéputés demandent à Bruxelles de suspendre cette autorisation. La Commission dispose de trois semaines pour leur répondre.