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Mercosur : le compte n’y est pour personne

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Pour le ministre de l'Agriculture, qui s'est s'exprimé devant l'Assemblée nationale le 31 janvier au sujet des échanges UE-Mercosur, « dans le contexte politique actuel, il est essentiel d'aboutir à un résultat équilibré et à ce stade, le compte n'y est pas ». Alors que les européens et les représentants des pays d'Amérique latine concernés (1) se sont rencontrés le 30 janvier, les pistes évoquées ne satisfont pas. La volaille, la viande bovine, le sucre, l'éthanol… tous ces marchés risquent de pénaliser les européens, et notamment les français, si l'accord était signé en l'état. Le 25 janvier, lors de ses vœux au monde agricole, le président de la République déclarait souhaiter que « les lignes rouges françaises soient respectées ».

Pour beaucoup, elles sont d'ores et déjà dépassées. En viande bovine par exemple, est évoqué la possibilité pour les pays d'Amérique du sud d'exporter 99 000 tonnes à droits de douane réduits, contre les 70 000 tonnes évoquées en septembre dernier. FNSEA, Confédération Paysanne, Coordination s'insurgent contre cette possible issue, montrant du doigt le « lot de consolation » offert par Macron au travers de l'accord avec la Chine, la Turquie ou le Japon. « Ouvrir des marchés aux industriels, oui. Encore faut-il que ceux-ci saisissent ces opportunités, ce qui est loin d'être le cas ». Les syndicats rappellent que les trois quarts des importations de bœuf de l'EU proviennent déjà du Mercosur. Qui a parlé de sécurité sanitaire ? De transition écologique française ? Quant à la signature de cet accord, pas de date précise avancée même si tous les acteurs disent souhaiter aller vite.

(1) Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay, Venezuela.