MON 810 : Nathalie Kosciusko-Morizet tient ses promesses
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Nouveau chapitre dans l’épais dossier des OGM qui oppose la France et l’Union Européenne. Le 20 février, les autorités françaises ont en effet saisi la Commission européenne pour lui demander de suspendre une nouvelle fois l’autorisation de mise en culture du maïs MON810 dans toute l’Europe : une demande fondée sur « de récentes études scientifiques de l’AESA », l’agence européenne de sécurité alimentaire. Un rapport qui, selon l’AFBV (Association française des biotechnologies végétales) « n’apporte pas de fait scientifique nouveau ». Promesse tenue donc pour l’ex ministre de l’Ecologie qui s’était engagée en novembre dernier - après que la Cour de Justice européenne ait annulé la clause de sauvegarde prise par la France en 2008 - de redemander l’interdiction de ce type de maïs avant le début des semis. Les réactions se multiplient Pour le ministre de l’Agriculture, les choses sont claires : « Il faut aller le plus vite possible pour donner un cadre juridique clair aux agriculteurs. Nous étudions toutes les possibilités juridiques et techniques pour qu’il n’y ait pas de culture du MON 810 en France ». Mais pour l’heure, les semis de maïs OGM restent bien autorisés en France. Pour les « faucheurs volontaires », et la Confédération Paysanne il est impératif que « le gouvernement prenne, sans attendre, en parallèle un arrêté d’interdiction de culture de ce maïs pour être certain qu’il ne sera pas cultivé cette année en France ». L’IBV (Initiatives Biotechnologies végétales) déplore au contraire l’ « absence de logique du gouvernement ». D’un côté, « arrêtés et décrets se succèdent pour éclaircir les thèmes de coexistence et d’étiquetage », et de l’autre, le gouvernement émet « un nouveau signe négatif contre la recherche en biotechnologie végétale et contre la compétitivité de l’agriculture française ». Les semenciers, réunis au sein de l’UFS (Union française des semenciers) réclament d’ailleurs « davantage de visibilité de dossier OGM ». Quelques jours auparavant, une quarantaine d’associations (Greenpeace, les Amis de la Terre…) demandaient pour leur part aux distributeurs et aux semenciers de clarifier leurs intentions pour cette année sur la commercialisation de ces maïs.