« New plant breeding » : pendant que les parlementaires débattent…
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En France, les parlementaires cherchent à se forger une opinion sur les NPBT, les new plant breeding. S'agit-il d'OGM ou non ? C'est dans ce cadre qu'une audition publique a été organisée le 7 avril à l'Assemblée nationale par l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST). Elle a été menée par le député Jean-Yves Le Déaut et la sénatrice Catherine Procaccia. Au-delà de la performance de ces méthodes, les deux parlementaires ont soulevé des questions économiques, politiques et éthiques. « Nous avons 30 ans de recul avec les OGM. La stratégie qui prédomine est celle qui oppose les industriels aux anti-OGM et cela a conduit à une paralysie réglementaire, a souligné Jean-Yves Le Déaut. Nous avons fait des lois pour ne pas cultiver des OGM mais en importer ». Son souhait : « sortir d'une approche binaire ». Pierre-Benoît Joly, économiste et sociologue, directeur de recherche à l'Inra n'a pas hésité lors de son intervention à relever les contradictions du discours que pose la présentation des méthodes d'édition du génome : « On les qualifie de révolutionnaires et on voudrait ne rien changer : une telle posture fait la lie de la défiance. »
Le temps de l'évaluation scientifique
La parole a été donnée lors des débats à Yves Bertheau, directeur de recherche à l'Inra. Il a fait part de ses réserves : « La discipline d'édition du génome possède une panoplie de techniques pas toutes complètement maîtrisées. Il faut prendre le temps de les évaluer et de laisser la société civile décider », ajoutant : « On parle actuellement du plat, pas de la cuisine… ». Pour Jean-Christophe Gouache, directeur des affaires internationales de Limagrain, la sélection variétale a besoin de tous les outils les plus performants : « c'est inscrit dans les conclusions du rapport Innovation 2025 ». Michel Griffon, chercheur agronome et économiste, lui aussi auditionné, estime que ces techniques peuvent être inscrites dans le cadre d'une agriculture agro-écologique si elles apportent des mutations qui auraient pu se faire dans le cadre du vivant. Il voit un potentiel pour la résistance aux stress climatiques ou ceux liés aux ravageurs et parasites. Il met aussi en exergue la prudence sur la diffusion. Allusion faite aux risques de déploiement de phénomène de résistance d'un ravageur par exemple et aux possibles surenchères par la nature.