« Je prends la décision de quitter le gouvernement. » C’est avec une vive émotion que Nicolas Hulot a annoncé le 28 août 2018, au micro de France Inter, son départ du gouvernement. Une décision inattendue, qui « a été prise hier soir », à la suite d’une rencontre sur la réforme de la chasse. Le désormais ex-ministre de la Transition écologique n’a prévenu ni le Président de la République, ni le Premier ministre, qui ont donc appris cette volonté ce matin.

Querelles avec Travert

Si la réunion sur la chasse a été un déclencheur, c’est surtout une accumulation de déceptions et le manque d’un travail collectif, notamment sur l’agriculture, qui est la cause de ce départ. « Je ne peux pas passer mon temps à gérer des querelles avec Stéphane Travert. Je préfère la coopération à la confrontation », a-t-il indiqué. Il regrette un manque de vision commune sur les sujets environnementaux, alors qu’il y avait « une opportunité de transformer les modèles aux bénéfices des citoyens et des agriculteurs. Nous sommes passés à côté ».

Biodiversité, pesticides, artificialisation des sols

Il a dressé un rapide bilan du gouvernement. « Est-ce que nous avons commencé à réduire l’utilisation des pesticides ? La réponse est non. Est-ce que nous avons commencé à enrayer l’érosion de la biodiversité ? La réponse est non. Est-ce que nous avons commencé à nous mettre en situation d’arrêter l’artificialisation des sols ? La réponse est non », déplore-t-il. Même s’il reconnait des avancées, notamment sur les produits phytosanitaires.

« Le gouvernement n’a pas su donner la priorité aux enjeux environnementaux », a-t-il plaidé, estimant n’avoir pu obtenir que des petits pas.

« J’ai pris cette décision de manière sereine, sans colère », a-t-il affirmé.

Reste à savoir qui prendra la tête du ministère de la Transition écologique. Réponse dans les prochains jours.