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Nomination d’Annie Genevard, les réactions

Le | Politique

Le monde agricole n’a pas tardé à réagir à la nomination, le 21 septembre 2024, d’Annie Genevard en tant ministre de l’Agriculture.

Annie Genevard est la nouvelle ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de la Fo - © D.R.
Annie Genevard est la nouvelle ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de la Fo - © D.R.

« Rien de bon pour l’avenir de l’agriculture paysanne », Confédération paysanne

« La nomination d’Annie Genevard dans un tel gouvernement n’augure rien de bon pour l’avenir de l’agriculture paysanne », a réagi le 23 septembre 2024 la Confédération paysanne, suite à l’entrée en fonction du gouvernement de Michel Barnier. Un gouvernement que le syndicat considère « aux antipodes de l’expression démocratique et des réalités sociales de terrain ».

La Confédération paysanne appelle le Ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de la Forêt (Masaf) à prendre rapidement des mesures d’accompagnement d’urgence des agriculteurs face aux crises climatiques et sanitaires. Le syndicat liste notamment les sujets agricoles nécessitant des réponses rapides : « des prix rémunérateurs pour les paysans, la répartition juste des financements publics, un soutien de l’État sans discrimination face aux différentes crises sanitaires, un soutien ambitieux aux pratiques agricoles favorables à l’environnement, et une meilleure gouvernance des institutions agricoles ».

« Elle sait combien les attentes sont fortes », FNSEA/JA

« Son expérience politique et sa bonne connaissance de la ruralité seront des atouts pour la bonne compréhension des sujets et des réponses urgentes à apporter aux agriculteurs », estiment la FNSEA et les JA.

« Elle sait combien les attentes sont fortes. Dès sa prise de fonction, elle devra marquer son arrivée avec un signal fort pour redonner de l’espoir au monde agricole et regagner la confiance perdue après la désillusion d’avoir vu s’envoler une large partie des mesures promises par le précédent gouvernement », déclare Arnaud Rousseau.

« La continuité de la cogestion entre la FNSEA et le gouvernement », Modef

« Nous craignons la continuité de la cogestion entre la FNSEA et le gouvernement », fait part de son côté le Mouvement de défense des exploitants familiaux (Modef). Rappelant sa déception des dernières politiques agricoles menées par le gouvernement de Gabriel Attal, le syndicat attend du nouveau Masaf la mise en place de « mesures d’urgence » portant notamment sur :

• deux fonds d’urgence : un sanitaire, pour les élevages impactés et un climatique, pour les pertes subies à cause des aléas climatiques,

• la fin des accords de libre-échange conclus à ce jour et la sortie de l’OMC,

• des prix minimums garantis par l’État pour les produits agricoles,

• le coefficient multiplicateur pour limiter les marges des industries agro-alimentaires (IAA) et de la grande distribution.

« Nous attendons un changement de méthode », Collectif Nourir

« Nous attendons un changement de méthode et l’inclusion effective des citoyen·nes et paysan·nes à tous les échelons. L’implication de toutes les parties prenantes n’est plus optionnelle mais bien indispensable pour enfin envisager une sortie des crises alimentaire, agricole et climatique » déclare Mathieu Courgeau, co-président du Collectif Nourrir.

« Après les annonces de coupe budgétaire cet été, le projet de loi de finances (PLF) 2025 va être un premier test pour mesurer concrètement la volonté du nouvel exécutif de soutenir la transition de notre système agricole et alimentaire”, indique Clotilde Bato, co-présidente du Collectif Nourrir.

« J’adresse tous mes vœux de succès au nouveau gouvernement qui aura la responsabilité de rééquilibrer les comptes de l’État sans sacrifier nos entreprises. J’appelle le Premier ministre et son gouvernement à engager au plus vite un choc de compétitivité et de simplification indispensable à l’avenir de notre industrie », déclare Jean-François Loiseau, président de l’Ania, à la suite de la nomination du gouvernement de Michel Barnier le 21 septembre 2024.

« Une filière agroalimentaire compétitive est nécessaire dans la construction de la souveraineté alimentaire de la France », Ania

L’Ania rappelle la situation conjoncturelle des filières agroalimentaires françaises, en difficulté après les crises successives de ces dernières années, du Covid, de l’Ukraine et de l’énergie notamment. « La guerre des prix toujours plus bas que se livrent les distributeurs depuis des années est également destructrice de valeur pour les agriculteurs et les industriels et doit cesser immédiatement. Une filière agroalimentaire compétitive est nécessaire dans la construction de la souveraineté alimentaire de la France », juge l’Ania.