« Nous prenons les sujets de l’assiette au champ » : Rachel Blumel, Coop de France
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Rachel Blumel dirige depuis octobre la nouvelle direction « chaîne alimentaire durable » à Coop de France. Rattachée directement à Yves Le Morvan, directeur général délégué, elle pilote une équipe de six ingénieurs spécialisés dans le développement durable, la biomasse, les filières bio, les politiques de qualité dans les entreprises agroalimentaires et les relations avec la distribution. Trois questions à Rachel Blumel. Référence environnement : Votre nomination a entériné la création d’une division chaîne alimentaire durable de Coop de France. Quelles sont ses missions ? Comment est-elle structurée ? Rachel Blumel : Cette nouvelle direction regroupe deux départements consacrés respectivement au développement durable et à la qualité, nutrition, santé. Elle est de fait transversale et regroupe tous les sujets ayant un impact sur l’alimentation au regard de la responsabilité sociale et environnementale, ainsi que du développement durable. En somme, nous prenons les sujets de l’assiette au champ et non l’inverse. Un changement lié à la nécessité de répondre aux attentes précises de la grande distribution. Nous abordons six sujets emblématiques. D’abord sur l’alimentation : qualité, nutrition et santé, information du consommateur et affichage environnemental, certifications qualité notamment l’ISO 26000. Ensuite, pour la partie environnement, il s’agit des questions liées aux nitrates, à la qualité de l’eau et à la préservation de la biodiversité. L’énergie, les réseaux de distribution et les relations commerciales avec la grande distribution, le transport et les produits biologiques, constituent les autres thèmes forts de la direction. R.E. : Quels sont les atouts et les freins des coopératives en matière de développement durable ? R.B. : Présentes eu sein de tous les maillons de la chaîne alimentaire, les coopératives peuvent appréhender l’ensemble des sujets en s’adressant à chaque filière. Leur ancrage sur le territoire leur permet de répondre aux attentes en termes de produits locaux. L’un des points faibles est la communication. Pourtant, c’est un secteur avant-gardiste où il y a beaucoup de progrès réalisés qui ne sont pas connus. Un important travail de communication et de valorisation du rôle des coopératives et de leur modèle économique mérite d’être mené. R.E. : Quelles sont vos actions auprès du gouvernement ? R.B. : Nous nous sommes positionnés sur les relations commerciales, où nous sommes partisans d’une moralisation des pratiques d’achats de la distribution. Nous allons aussi être attentifs à l’écotaxe sur les poids lourds applicable au deuxième semestre 2013, qui aura un impact important sur les coûts de transport, et sur les nouvelles règles de la directive nitrate qui posent beaucoup de questions.