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Origine des miels, les ministères de l’Economie et de l’Agriculture présentent un projet de décret

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Au cours d’un déplacement dans le Gard, Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie, a annoncé le 11 juillet qu’un projet de décret visant à renforcer l’information des consommateurs sur l’origine des miels issus de mélanges et conditionnés en France sera notifié dans les prochains jours à la Commission européenne. Une annonce qui confirme les déclarations en mars de Didier Guillaume lors d’une audition à l’Assemblée nationale et au Sénat.

Le projet prévoit que les mélanges de miels commercialisés en France devront préciser sur leur étiquette la liste exhaustive des pays d’origine des miels les composant, par ordre pondéral décroissant. Les pays dont sont originaires plus de 20 % des miels du mélange seront par ailleurs mis en évidence pour renforcer leur visibilité par le consommateur.

De nombreuses fraudes décelées par le DGCCRF

La mesure est d’autant plus importante que le miel est un produit particulièrement sensible aux fraudes, indiquent les deux ministres dans un communiqué du 11 juillet. Au cours des deux dernières années, 32 % des établissements contrôlés par la DGCCRF présentaient des anomalies et 43 % des prélèvements sont revenus non conformes. La première cause de non-conformité concernait des défauts d’étiquetage, des manquements graves tels que des défauts de composition, de qualité ou d’adultération ont été mis en évidence. Les contrôles ont donné suite à 23 procès-verbaux, 41 injonctions et 108 avertissements.

Francisation des miels

Une tromperie en bande organisée ayant conduit à la « francisation » de plusieurs centaines voire milliers de tonnes de miel originaires de Chine et d’Espagne a notamment été démantelée.

La Gouvernement indique qu’il portera le sujet de l’étiquetage d’origine au niveau européen afin d’obtenir un cadre réglementaire protecteur et harmonisé sur le sujet.

L’Union nationale de l’apiculture française, Unaf, « salue cette avancée ». Pour Gilles Lanio, président de l’Unaf : « Ce décret va enfin permettre aux apiculteurs français de mieux valoriser leur production et de garantir aux consommateurs une information loyale et pertinente qu’ils attendaient depuis longtemps ».