Référence agro

Ouverture du SIA 2018 : 600 000 visiteurs attendus

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L’aventure collective. Tel est le thème du salon de l’agriculture qui se déroule du 24 février au 4 mars à Paris. Dans un climat tendu, entre des négociations commerciales catastrophiques, la finalisation d’un accord décrié entre l’Union européenne (UE) et le Mercosur, et des manifestations dans toute la France, la « plus grande ferme de France » a ouvert ses portes au grand public et aux hommes politiques. Avec les premiers, les professionnels veulent créer du lien ; aux seconds, ils demandent davantage de moyens.


Agriconfiance renaît

Pour les groupes coopératifs exposant au salon, la cible reste le consommateur. Rappeler ce qu’est le modèle coopératif, à quoi il sert et faire la promotion des marques. Pour Coop de France, l’occasion aussi de remettre en marche la marque Agriconfiance. « Nous relançons Agriconfiance avec un nouveau conseil d’administration, un travail en filière et une sélection plus rigoureuse des coopératives partenaires, explique Christophe Grison président de la coopérative Valfrance et tout nouveau président d’Agriconfiance. Il fallait dépoussiérer l’association ! »

Acta et APCA font stand commun

En dehors de la communication tournée vers le consommateur citoyen, un stand attire l’attention : l’Acta et l’APCA font lieu commun, unis pour raccourcir le délai d’innovation et viser la multiperformance des exploitations. Une association qui interroge, tant sur le prix du conseil à venir, que sur les conséquences de ce rapprochement sur le déroulement de la bagarre du conseil. Sur cette dernière question, Christophe Grison rassure : « La compétition se fait en bonne entente, il y a de la place pour tout le monde. Nous partageons les informations et sommes partenaires, par exemple dans le contrat de solutions de la FNSEA ». Affaire à suivre !

Des réponses qui posent question

Entre huées ou attentes silencieuses, l’arrivée d’Emmanuel Macron dans le hall consacré à l’élevage samedi matin n’est pas passée inaperçue. Figure de proue de la contestation contre l’accord entre l’UE et le Mercosur, la viande bovine a reçu le Président de la République. Elle attendait « fermeté et transparence ». « Au-delà de la réglementation sur les hormones [les importations de bœuf aux hormones sont interdites en Europe depuis près de 25 ans, NDLR], Emmanuel Macron a entendu nos revendications sur l’utilisation des farines animales et d’antibiotiques dans les systèmes de production du Mercosur, explique Bruno Dufayet, président de la fédération nationale bovine (FNB). Il a pris l’engagement de ne pas importer de viandes qui auraient été produites dans ces conditions ». Pour cela, le Président de la République française veut renforcer les contrôles à la frontière, créer « l’équivalent de la DSV et de la DGCCRF à l’Europe ». « Il a dit clairement qu’aucune tonne ne rentrerait avant d’avoir le suivi sanitaire et la traçabilité qui existe en France », complète Bruno Dufayet. Une tâche qui s’avère difficile car au Brésil, seulement 2 % des bovins sont tracés  !