Ouverture sous pression du salon de l’Agriculture 2016
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Quelques minutes après l’ouverture officielle du Salon international de l’Agriculture 2016, le 27 février, un important groupe d’agriculteurs, emmenés par les JA et des FDSEA, ont envahi et saccagé le stand du ministère de l’Agriculture, dans le Hall 4, Porte de Versailles, à Paris. Les prises de parole qui ont suivi ont insisté sur la réglementation excessive et l’attente de mesures structurelles pour l’élevage. Le ton avait été donné au fil de la traditionnelle visite de François Hollande, notamment accompagné de Stéphane Le Foll, qui s’était fait huer copieusement depuis le début de l’inauguration, commencée deux heures plus tôt. Une rencontre du président avec les représentants des professionnels agricoles a permis de reposer les questions de fond, sans que la moindre avancée ait pu être notée. Le saccage du stand du ministère n’a pas fourni d’arguments supplémentaires pour obtenir davantage de fermeté de l’Etat français pour faire entendre ses positions au niveau européen. Ni pour engager les mesures structurelles nécessaires. « Attention à ne pas se focaliser sur l’élevage », entendait-on par ailleurs dans certains stands.
Une foule bon enfant
L’ambiance dans le Hall 4, qui accueille notamment le stand de Coop de France et de la FNSEA, est restée tendue quelques heures. La foule a ensuite repris ses droits. La crise qui touche une partie importante de l’élevage français était également visible dans le Hall 1, le plus populaire avec ses animaux, bovins, ovins et porcs. Celui qui accueille aussi le concours général agricole. Nombre d’éleveurs, en charge des soins aux animaux, arboraient des tee-shirts noirs, où l’on pouvait lire, « Je suis éleveur, je meurs » ou « Elevage français, état d’urgence. » Pour autant, le flux aussi dense que bon enfant des visiteurs s’écoulait entre les travées, avec un intérêt toujours aussi marqué pour les animaux et les nombreuses animations proposées. Terrena dispose d’un stand important, centré sur la nouvelle agriculture.
Même densité des visiteurs dès l’ouverture dans le Hall 2. L’Odyssée du végétal, qui regroupe l’essentiel des organisations des grandes cultures, en constitue le cœur. Elle est entourée par un nombre croissant de marques, de Bonduelle à Parmentine, de Saveol à Pink Laddy. La plus grande ferme de France arbore de plus en plus de marques. « L’important est que derrière soit perceptible tout le travail des agriculteurs », soulignait Fouzia Smouhi, directrice du GIE CRC, qui présente cette année la marque « Le blé de nos campagnes » sur un large espace.
La semaine à venir va être, comme chaque année, riche de rencontres, signatures de chartes et autres engagements. D’autres coups d’éclats sont-ils à prévoir ? Le stand Charal a été pris pour cible dimanche. La présence de tous acteurs des filières sur le Salon laisse augurer de nouvelles actions. Le salon va à nouveau être sous tension, lors de la visite de Manuel Valls. Et le fait que Xavier Beulin ait présenté les excuses de la FNSEA pour les insultes proférées contre le président Holland ne semble pas changer sensiblement l'attitude d'une partie de sa base.
Photos - ouverture, Hall 4, autour du stand du ministère de l'Agricuture, quelques instants après le passage des agriculteurs.
Hall 1, les revendications s'expriment sur des tee-shirts noirs.
Hall 2, l'Odyssée du végétal, au centre de stands de marques particulièrement nombreux cette année.