PAC post 2020 : la France livre ses attentes à Bruxelles
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« 2018 doit être l’étape à ne pas louper pour avoir une réforme ambitieuse en 2020 : pour définir une Pac à la hauteur de ce que l’Europe attend de ses agriculteurs et de ce que ses agriculteurs sont en droit d’attendre de l’Europe », explique Yves Madre, agronome, économiste et cofondateur du cercle de réflexion Farm Europe (1).
« Le document transmis pas la France annonce les orientations souhaitées mais ne proposent pas pour l’heure de mesures concrètes, précise-t-il. Toutefois, cela va dans le bon sens, vers davantage d’innovation, de durabilité et de résilience. Ce qui est clair, c’est que pour viser une plus grande durabilité à la fois économique et environnementale, il faut ajuster les mécanismes de gestion actuelle. La crise du lait nous montre que les outils en place ne fonctionnent pas : ils ne sont pas à la hauteur des difficultés. »
Les propositions d’éventuels ajustements de la Pac actuelle devraient être présentées par la commission d’ici la fin de l’année 2016. « C’est à ce moment-là que sera dévoilé le degré d’ambition de la France et des autres Etats Membres. Pour participer activement à ces débats, Farm Europe réunira, mi-octobre, 250 « décideurs européens » pour plancher sur ce sujet et faire des propositions concrètes à Bruxelles. Pour Farm Europe, trois priorités : parier sur une agriculture performante en soutenant l’investissement, répondre à la volatilité des marchés et lier durabilité environnementale et durabilité économique ».
Verdissement : une politique sur des objectifs
Des pistes qui semblent d’ores et déjà avoir été, en partie, retenues par le ministre de l’Agriculture français. Dans son document présenté le 30 mai, Stéphane Le Foll met notamment en avant la réponse aux défis environnementaux et climatiques. Le ministre souhaite une nouvelle approche du verdissement, en « passant d’une politique d’obligation de moyens à une politique de contrat sur des objectifs de résultats. Couverture des sols, mesures agri-environnementales, soutien au bio, à l’autonomie fourragère des élevages… Au final, renforcer ce qui existe déjà, en simplifiant, et en « prenant mieux en compte la prise de risque que représente un changement de mode de production ».
(1) Farm Europe est un think tank multi-culturel qui vise à stimuler la réflexion sur les économies rurales, à l’échelle européenne.