Pertubateurs endocriniens, l’Anses annonce le retrait du marché des produits à base d’époxiconazole
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L’Agence nationale de sécurité sanitaire, Anses, confirme le caractère de perturbateur endocrinien pour l’être humain et les organismes non-cibles de la substance active époxiconazole, dans un avis publié le 28 mai. L’Anses a notifié aux détenteurs d’autorisation de mise sur le marché son intention de retrait du marché des 76 produits à base de la molécule. Elle a informé les autorités françaises et transmettra sa décision aux autorités compétentes de la Commission européenne et des autres États membres, indique-t-elle dans un communiqué du 28 mai. La substance figure sur la liste des substances candidates à la substitution, en vertu du règlement européen 2015/408, du fait de son caractère persistant et toxique, cancérogène suspectée (C2) et présumée toxique pour la reproduction humaine (R1B), ajoute l’Anses. C’est la première fois que la définition des perturbateurs endocriniens, applicable aux pesticides depuis novembre 2018, aboutit à un tel retrait en France.
La molécule époxiconazole est utilisée comme fongicide, notamment en traitement des parties aériennes des végétaux sur céréales, betteraves…. Environ 200 tonnes sont commercialisées chaque année en France, sur 50 % des surfaces de blé, et 70 % des surfaces de betteraves, selon l’Anses.
Dans un communiqué adressé ce même jour, BASF Agro qui commercialise ces fongicides précise avoir anticipé l’arrêt en 2019 des fongicides à base d’époxiconazole.
Pour la firme, qui commercialise 90 % des produits à base de cette molécule, les chiffres de l’Anses datent de 2015. Depuis, les ventes de produits à base d’époxiconazole ont chuté de 80 % selon elle. Pour ce qui concerne les produits de BASF, « moins de 10 % des surfaces de céréales en France sont protégées cette année avec ce type de fongicide ». La société indique prendre « acte de l’avis de retrait de l’Anses », mais « réaffirme que le produit est sans risque pour la santé humaine que cela soit pour les agriculteurs, les consommateurs ou les riverains ».