Perturbateurs endocriniens : absence de majorité qualifiée, vote repoussé
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Va-t-on, avec les perturbateurs endocriniens, vivre le même scénario qu’avec le glyphosate ? Le 21 décembre, la Commission européenne a décidé de repousser le vote des Etats membres sur sa proposition de critères d’identification des perturbateurs endocriniens (PE) pour les pesticides et biocides. Et ce, par crainte de ne pas obtenir de majorité qualifiée, soit au moins 55 % des Etats membres représentant au moins 65 % de la population européenne, tant sur les critères que sur les dérogations présentées. Ses propositions ne contentent ni les professionnels agricoles, ni les ONG. Et, comme sur le dossier glyphosate, les pays européens ne trouvent pas d’accord.
La France, toujours opposée
La France fait partie des pays s’opposant à la proposition. Ségolène Royal l’a de nouveau fait savoir à Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, dans un courrier adressé le 20 décembre. Pour la ministre chargée de l’environnement, la proposition de la Commission constitue « un recul » en matière de protection de la santé et de l’environnement, notamment parce qu’elle « exige un niveau de certitude scientifiquement presque inatteignable » pour identifier une substance dans la catégorie des PE. Ségolène Royal demande par ailleurs à ce que s’engage une réflexion globale pour la mise en place d’une classification des PE (qu’ils soient avérés, présumés ou suspectés), qui ne se limite pas aux pesticides. Elle rappelle que l’Union européenne avait pris cet engagement dans le cadre du septième Programme d’action pour l’environnement.