Pesticides : Cash investigation, les firmes dénoncent un reportage à charge
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L'émission Cash Investigation consacrée aux pesticides, diffusée le 2 février sur France 2, a dressé un panorama dramatique sur la présence de pesticides dans l'environnement. L'Union nationale des industriels de la protection des plantes a immédiatement réagi en dressant une liste des « omissions » du documentaire. Parmi ces oublis, deux grandes études publiques sur le lien pesticides-santé. L'une américaine sur 50 000 agriculteurs, et l'autre française sur 180 000 personnes, qui établissent que les agriculteurs vivent plus longtemps que la population générale. L'UIPP déplore également que le reportage n'évoque pas la diminution de 45 % de l'utilisation des produits depuis la fin des années 1990, la toxicité divisée par 8, ou encore l'accompagnement de plus en plus poussé des pratiques agricoles… « L'exposition aux produits phytos n'a jamais été aussi faible, et ce grâce aux démarches de progrès de l'ensemble de la filière et des agriculteurs », précise encore l'UIPP.
Montrée du doigt, Syngenta déplore une lecture simplifiée
Syngenta est l'une des firmes spécifiquement épinglée par l'équipe de France 2. Dans un communiqué, la société affirme son respect « scrupuleux » des réglementations. Et entend compléter l'information « simplifiée » du documentaire, regrettant notamment le fait que la redevance sur la pollution diffuse ne soit pas évoquée dans les deux heures du reportage. Denis Tardit, président de Syngenta France, apporte son commentaire à la séquence le présentant en compagnie d'élus lors d'un dîner : « Il est fort regrettable d'avoir réduit un exercice d'échange démocratique à une opération d'influence sans vergogne. » Et la firme d'insister sur le fait que « la science et les décisions des autorités s'imposent aux entreprises, et non l'inverse. »
Les politiques rappellent leurs actions
De leur côté, les ONG environnementales saluent le travail de Cash investigation et s'appuient sur l'impact important du reportage sur le grand public pour exprimer leur exigences : Greenpeace demande ainsi plus d'aide à la conversion en bio pour les agriculteurs, quand Générations Futures lance un appel à la mobilisation « contre un modèle prédateur ». Les politiques enfin, ont défendu une action déjà engagée. Interpellé dans le reportage, Stéphane Le Foll met en avant Ecophyto 2, et notamment les CEPP. Le lendemain de la diffusion, Ségolène Royal a de son côté rappelé son combat pour le « zéro phyto » dans les espaces publics et pour interdire les épandages aériens.