Pesticides et santé : Le Foll prend en compte les recommandations de la mission sénatoriale
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Soixante trois propositions sur cent concernent mon ministère. Une quinzaine sont déjà mises en oeuvre. Et nous allons poursuivre, avec l’objectif d’atteindre la trentaine le plus rapidement possible », a déclaré Stéphane Le Foll lors du débat organisé au Sénat le 23 janvier autour du rapport de la mission sénatoriale sur les pesticides et leur impact sur la santé. Le ministre chargé de l’agriculture s’est attardé sur la question des AMM (autorisations de mise en marché), en s’appuyant sur le récent sujet des insecticides néonicotinoïdes : « Dès qu’il y a un risque, des décisions claires doivent être prises : telle est la position que défendra le gouvernement français lors de la réunion du Comité permanent de la chaîne alimentaire et de la santé animale du 31 janvier. S’il n’y a pas de décision européenne à cette occasion, nous en tirerions les conséquences au niveau national. » Le ministre, pour qui « il y a désormais consensus sur les relations de cause à effet entre l’utilisation de certains pesticides et des problèmes de santé majeurs, tels des cancers », a réitéré sa volonté de réduire le recours aux pesticides et a insisté sur la nécessité de réfléchir à de nouveaux modèles de production qui puissent assurer une protection des végétaux. Concernant le plan Ecophyto, « nous devons décliner les objectifs sur le territoire, plutôt que nous en tenir à des objectifs nationaux », a-t-il déclaré. Enfin, Stéphane Le Foll est revenu sur la question de la séparation des activités de conseil et de vente des produits, qu’il dit être à l’étude, et sur celle des EPI (Equipements de protection individuelle). Il s’est déjà engagé à ce qu’il y ait une indication sur l’EPI correspondant à la molécule. Renforcer la veille sanitaire Marisol Touraine a de son côté affirmé qu’elle serait « particulièrement attentive à l’expertise collective de l’Inserm sur les effets sanitaires des pesticides, à l’étude épidémiologique Agrican sur les cancers chez les agriculteurs, et aux études de biosurveillance menées par l’INVS (1) ». La ministre chargée de la santé a mis en avant le travail réalisé sur la veille sanitaire : « une refonte du système de vigilance est en cours, dont un décret sur la toxico-vigilance ». Concernant les perturbateurs endocriniens, elle a rappelé qu’elle s’était engagée, après l’affaire du bisphénol A, à mettre en place un groupe de travail dédié, « qui débouchera en juin 2013 sur une proposition de refonte de la réglementation ». (1) Institut national de veille sanitaire.