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Pesticides, pour la Cour des comptes européenne, la politique de l’UE « n’a pas permis de véritable progrès »

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Après un rapport de la Cour des comptes épinglant le manque de résultats des programmes Ecophyto" class="spider_linker_link" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Ecophyto en France, c’est au tour de son homologue européenne de dresser un rapport mitigé de la politique de l’UE, en matière de l’utilisation des produits phytosanitaires. Selon le document, « les progrès accomplis en vue de mesurer et de réduire les risques liés à l’utilisation des pesticides dans l’UE ont été limités ».

Retard dans la transposition

Premier facteur identifié, le retard pris par plusieurs États membres pour transposer la directive européenne de 2009, concernant l’utilisation des pesticides compatibles avec le développement durable. Le rapport souligne également le manque de contrôle en la matière, par la Commission européenne, pour s’assurer que la-dite directive ait été transposée, dans un premier temps, mais aussi correctement, par les États-membres. Selon cette directive, la lutte intégrée contre les ennemis des cultures est obligatoire, et le recours aux produits phytosanitaires ne devrait intervenir « qu’en cas d’échec ou d’inefficacité des mesures de prévention et des autres méthodes employées ». Néanmoins, aucun critère clair n’a été fixé pour garantir le respect de cette mesure.

Manque d’incitation à déployer des alternatives

Le rapport met également en lumière le trop faible niveau d’incitation des agriculteurs à se tourner vers des alternatives pour réduire leur utilisation de produits phytosanitaires. Les auditeurs regrettent ainsi que l’application des principes de lutte intégrée contre les ennemis des cultures ne constitue pas une condition préalable au versement de paiements au titre de la Pac. « L’entrée en vigueur d’une nouvelle politique agricole commune en 2021 offrait la possibilité de s’attaquer à ce problème de manière appropriée, mais l’occasion n’a malheureusement pas été saisie », constate Samo Jereb, membre de la Cour des comptes européenne responsable du rapport. Enfin, le document rappelle qu’une liste de substances actives « à faible risque » a été créée. Mais sur 487, seules 16 peuvent être utilisées aujourd’hui.