Phytos : les propositions du rapport de la mission parlementaire font débat
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Le rapport de la mission parlementaire sur les phytos a été publié le 6 avril. Ses propositions ont été bien accueillies du côté de la Fnsea. Selon son secrétaire général adjoint, Éric Thirouin, le rapport présente l'avantage de tendre à « trouver des solutions plutôt que des interdictions ». Les acteurs écologistes font part, de leur côté, de préconisations « en deçà des engagements du Président de la République », selon les termes de la député et ancienne ministre chargée de l'Écologie Delphine Batho. Celle-ci, ne souhaitant pas cautionner le rapport, a même démissionné de la vice-présidence de la mission.
Pas de « sevrage brutal »
Les 22 députés ayant travaillé sur la mission ont en effet choisi de viser une réduction pragmatique de l'utilisation des phytos.« Peut-on […] exiger l'arrêt immédiat du recours à la chimie ?, s'interroge Élisabeth Toutut-Picard, présidente de la mission, dans sa contribution publiée en fin de rapport. Malgré l'urgence et la motivation à agir rapidement, force est de constater que ce type d'hypothèse « révolutionnaire » est difficilement réalisable. » Et de mettre en avant la nécessité d'assurer « la couverture des besoins alimentaires » et « la survie économique des producteurs eux-mêmes », qui serait mise à mal par « un sevrage brutal ».
Le Gouvernement tranchera
Le dernier mot quant au pas de temps à laisser aux professionnels pour réduire leur recours aux produits de synthèse reviendra au Gouvernement. L'avenir des phytos dépendra de la feuille de route dédiée, qui devrait être dévoilé le 25 avril et du projet de loi « pour l'équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine et durable ». Ce projet de loi passe, jusqu'au 19 avril, devant la Commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale, avant d'être étudié en séance plénière en mai.