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Plan de développement durable de l’apiculture : l’Unaf souhaite hiérarchiser les actions

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Le plan de développement durable de l’apiculture, qui devrait voir le jour début 2013, sera construit en concertation avec l’ensemble des acteurs à partir du rapport réalisé par François Gerster, inspecteur général de santé publique vétérinaire, et remis au ministre chargé de l’Agriculture le 5 octobre (1). Il comprend 16 propositions. « Ce rapport part un peu dans tous les sens, note Henri Clément, porte-parole de l’Unaf. Les actions proposées doivent être hiérarchisées. » Pour l’Union nationale de l’apiculture française, la priorité est de réduire au plus vite les pertes de cheptel, passées de 5 % à 30 % ces dernières années. « Or la première cause de ces pertes demeure les pesticides. Nous souhaitons donc l’interdiction du Cruiser 350 sur maïs, et une plus grande rigueur en matière d’évaluation et d’homologation des produits. » En ce qui concerne le manque de biodiversité, seconde cause des pertes selon l’Unaf, les espoirs sont portés sur le verdissement de la Pac. « Il est temps de quitter la monoculture et l’agrochimie pour revenir à l’agronomie. » Malgré une récolte de miel annoncée comme la pire jamais enregistrée (15 000 t contre 18 000 t l’an passé et 25 500 t il y a dix ans, pour une consommation moyenne de 40 000 t), le premier congrès européen de l’apiculture, qui s’est tenu du 11 au 14 octobre à Agen, « n’a pas été morose », précise Henri Clément. Le congrès a en effet reçu 5 000 visiteurs français et européens, et « les annonces du Gouvernement ont redonné du dynamisme aux apiculteurs : classement du frelon asiatique comme espèce exotique nuisible et envahissante, plan en faveur de la filière prévu pour janvier 2013, et fiscalité annoncée sur les pesticides ».

  • (1) Le rapport « Plan de développement durable de l’apiculture » réalisé par François Gerster avance seize propositions. Ces dernières visent à objectiver le problème de santé des colonies d’abeilles par une approche globale et multifactorielle, à diminuer l’impact des pesticides sur la santé des colonies d’abeilles, à lutter contre les maladies et parasites des abeilles, à mettre en place une filière compétitive d’élevage de reines et d’essaims, à retrouver une meilleure biodiversité, à mieux former et installer les apiculteurs, à organiser la filière et ses productions, à développer la recherche et l’enseignement supérieur en apidologie, et enfin à contribuer à l’élaboration d’un plan global européen pour une apiculture durable.
  • Rapport de François Gerster : http://agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/CGAAER_Plan_de_developpement_durable_de_l_apiculture_cle05a14b.pdf