Plan Ecophyto 2 : la remise en cause du Nodu suscite des réactions
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Parmi les évolutions de la V2 du plan Ecophyto, la question des indicateurs provoque de nombreuses tensions. Stéphane Le Foll a indiqué qu'une réflexion allait être menée pour définir un autre indicateur que le Nodu, nombre de doses unités. Il s'agirait d'une mesure de quantités de substances actives vendues, pondérées par l'impact sur l'environnement et la santé, ou par les caractéristiques d'emploi des produits. Un changement que réclamait la profession agricole. « Si ce nouvel indicateur voit réellement le jour, et s'il n'est pas seulement un nouvel habillage des anciens Nodu et IFT, il peut représenter une avancée majeure : prendre en compte la réduction des impacts et non pas la réduction en volume, qui ne signifie rien », indique Forum Phyto (1). « La baisse des pesticides ne se décrète pas : elle est fonction de l'état sanitaire et du climat, indique Eugénia Pommaret, directrice de l'UIPP. Mais il y a des marges de manœuvre sur les bonnes pratiques. »
Un changement de philosophie
« Ce nouvel indicateur nous inquiète énormément », explique à l'inverse Claudine Joly, chargée du dossier Pesticides à FNE, France nature environnement. Pour elle, le seul moyen est de réduire l'usage : elle demande le maintien du Nodu. Pour Générations Futures, cette décision change la philosophie du plan : il ne s'agit plus tant de faire évoluer les systèmes de production vers une diminution de l'usage des pesticides que de prétendre réduire les impacts liés à leur utilisation. Ce nouvel indicateur favoriserait « la simple substitution de produits par d'autres », alerte François Veillerette, porte-parole de Générations Futures.
Tout reste néanmoins à caler.
De manière exceptionnelle, Stéphane Le Foll a introduit le 4 novembre la réunion du Comité consultatif de gouvernance du plan, animé par Dominique Potier, en présentant la V2. Il a indiqué qu'un groupe de travail sur les indicateurs allait se mettre en place pour aboutir à une proposition d'ici à la fin de l'année. « Nous regrettons cette précipitation », note toutefois Eugenia Pommaret. Appelé à présenter le plan à la presse, Stéphane Le Foll n'a pu rester à la réunion du Comité et entendre les réactions des différents membres.
(1) Un regroupement de professionnels qui travaillent à développer une protection des plantes assumée et durable sur les fruits, légumes et pommes de terre