Plan protéines, la filière déçue par l’absence de Didier Guillaume à la restitution des ateliers
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La construction du futur Plan protéines n’est décidément pas un long fleuve tranquille. Les trois ateliers mis en place par le ministère de l’Agriculture en février ont livré leurs conclusions, présentées le 24 juin au cabinet du ministre… sans Didier Guillaume. Une absence qui a fait tiquer les représentants de la filière oléoprotéagineuse. Le lendemain, lors d’une présentation d’une enquête sur le référencement des produits à base de protéines végétales dans la distribution, la présidente du Groupe d’étude et de promotion des protéines végétales (GEPV) Marie-Laure Empinet évoquait cette restitution avec retenue. « Derrière le sentiment d’un énième Plan protéines, je veux croire que tout le monde est mobilisé », a-t-elle commenté.
Pour finir, pas d’annonce avant fin septembre
Interrogés par Référence environnement, d’autres représentants de la filière ont constaté « un manque de dynamisme » et regretté « de ne rien apprendre de nouveau », alors que le ministre avait laissé entendre que des annonces seraient faites lors de la restitution. Ces annonces, avancées pour rassurer une filière déjà inquiète d’un manque d’engagement du ministre, attendront fin septembre. Car si l’Inra et Terres Univia ont présenté le fruit des ateliers qu’ils ont animés, portant respectivement sur les pratiques agricoles et les aspects « filières », la Direction générale de la performance économique et environnementale des entreprises (DGPE) s’est apparemment montrée plus attentiste.
La crainte de voir de « gros efforts » accoucher d’une souris
« Leur atelier portait sur les politiques publiques, et il nous a été expliqué qu’il était nécessaire d’orienter ces politiques en fonction des deux autres ateliers… ce n’est pas le calendrier qui était prévu ! », peste un autre représentant de la filière présent lors de la restitution.
« Nous nous sommes donnés beaucoup de mal pour proposer des scénarios très fouillés, souligne Laurent Rosso, directeur de Terres Univia. Nous avons travaillé dur avec d’autres filières, notamment animale. À ce stade, nous ne savons pas si ces efforts ne vont pas accoucher d’une souris, faute d’informations sur les moyens consentis par les pouvoirs publics. » Selon lui, les ateliers ont également planché sur la mise en cohérence de différents dispositifs publics existants (fiscalité, formation, réglementation, aides…), « pour lesquels nous n’avons pas eu de retours précis », regrette-t-il.