Plan protéines : les premières annonces politiques déçoivent
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Initiés en février, les trois ateliers mis en place par le ministère de l’Agriculture pour poser les bases d’un futur Plan protéines français ont livré leurs conclusions. Elles ont été présentées le 24 juin au cabinet du ministre… mais sans Didier Guillaume. Une absence qui a fait tiquer les représentants de la filière oléoprotéagineuse.
« Rien de nouveau »
Le 25 juin, lors d’une présentation d’une enquête sur le référencement des produits à base de protéines végétales dans la distribution, la présidente du Groupe d’étude et de promotion des protéines végétales (GEPV) Marie-Laure Empinet évoquait cette restitution avec retenue. « Derrière le sentiment d’un énième Plan protéines, je veux croire que tout le monde est mobilisé, a-t-elle affirmée. Le volontarisme du président Macron et le fait que l’UE planche également sur un Plan protéines posent un cadre. » Un enthousiasme tout relatif, et confirmé par d’autres interlocuteurs contactés par Référence-Appro.
Outre l’absence du ministre, les représentants de la filière ont constaté « un manque de dynamisme » et regretté « de ne rien apprendre de nouveau », alors que le ministre avait laissé entendre que des annonces seraient faites lors de la restitution. Ces annonces attendront fin septembre. « Nous nous sommes donnés beaucoup de mal pour proposer des scénarios très fouillés, souligne Laurent Rosso, directeur de Terres Univia. Nous avons travaillé dur avec d’autres filières, notamment animale. A ce stade, nous ne savons pas si ces efforts ne vont pas accoucher d’une souris, faute d’informations sur les moyens consentis par les pouvoirs publics. »
Des premières tensions en mai dernier
Car si l’Inra et Terres Univia ont présenté le fruit des ateliers qu’ils ont animés, portant respectivement sur les pratiques agricoles et les aspects « filières », la Direction générale de la performance économique et environnementale des entreprises (DGPE) s’est montrée plus attentiste. « Leur atelier portait sur les politiques publiques, et il nous a été expliqué qu’il était nécessaire d’orienter ces politiques en fonction des deux autres ateliers… ce n’est pas le calendrier qui était prévu ! », peste un autre représentant de la filière présent lors de la restitution.
Le 22 mai, déjà, la Fédération des producteurs d’oléoprotéagineux (Fop) s’agaçait du peu d’investissement du ministre, jugé trop peu disponible pour évoquer ce Plan protéines. Au point de sécher, avec Terres Univia, un point concernant la réduction des usages de pesticides dans les plans de filières prévu le lendemain.