Référence agro

Planet A : « Une initiative locale qui voit loin », Benoist Apparu, maire de Châlons-en-Champagne

Le | Politique

Les 28 et 29 juin, la ville de Châlons-en-Champagne, dans la Marne, accueillait la première édition du forum international Planet A. Un lancement réussi, inauguré par le Premier ministre lui-même. Objectif : échanger sur les défis de l’agriculture de demain et proposer des solutions. Rencontre avec Benoist Apparu, maire de Châlons-en-Champagne, un des fondateurs de Planet A.

Référence environnement : Comment est né Planet A ?

Benoist Apparu : Nous avons lancé planet A en octobre 2017 avec Dominique Pierre, ancien directeur général de la maison de champagne Nicolas Feuillatte et président de l’association Planet A, et Maximin Charpentier, président de la Chambre d’agriculture de la Marne. Nous voulions créer une initiative locale avec une portée internationale. Les enjeux de l’agriculture se situent à ce niveau : nourrir dix milliards de personnes, préserver les ressources, lutter contre le réchauffement climatique. Nous sommes très satisfaits de cette première manifestation qui a rassemblé 350 personnes du monde entier, issus de 32 pays, d’origines et de fonctions très diverses ! L’initiative bénéficie également du soutien intellectuel de la Fondation Jean Jaurès et de la Fondation pour l’innovation politique (Fondapol).

R.E. : Vous affichez un objectif ambitieux : devenir le Davos de l’agriculture.

B.A. : Nous avons utilisé ce terme au départ pour exprimer l’ambition de notre démarche. Mais nous voulons aller plus loin que le Davos, qui reste d’abord un lieu de réflexion. Nous attendons davantage, et cherchons donc à susciter les engagements des parties prenantes. À l’instar de la déclaration commune de l’ONG WWF France et de la FNSEA annoncée lors de cette première édition du forum. Nous portons également l’ambition de soutenir une grande loi foncière pour lutter contre la pollution des sols. Le Forum Planet A est destiné à devenir le lieu de préparation des propositions du monde agricole aux Cop (Conferences of Parties), sur le climat ou la biodiversité.

R.E. : Quels sont vos projets futurs ?

B.A. : En octobre 2019, la première promotion de l’Institut des hautes études de l’agriculture (IHEDA) devrait démarrer pour l’année 2019/2020. Nous attendons une centaine d’auditeurs pour des sessions de formations de deux jours par semaine pendant dix mois. Nous ciblons un public diversifié : cadres dirigeants, ONG, grande distribution, syndicats agricoles et non agricoles.

L’objectif est de construire un réseau d’experts. Cette formation sera conduite avec AgroParisTech et l’Université de Reims Champagne-Ardenne (Urca). Par ailleurs, nous allons créer en 2023 une Cité de l’agriculture. Elle abritera les différentes structures (Forum, incubateur, IHEDA) ainsi qu’un lieu pédagogique pour le grand public. Nous voulons une architecture emblématique à l’instar de la Cité du vin à Bordeaux.

R.E. : Comment financez-vous Planet A ?

B.A. : Le budget s’élève à deux millions d’euros en 2018, financé par des fonds publics. Toutefois, nous espérons que des structures contribuent à son budget pour afficher des comptes équilibrés d’ici à trois ans.