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Polémique sur les OGM : Frédéric Vincent, porte-parole de la Commission européenne

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La polémique engendrée par la publication de l’étude de Gilles-Eric Séralini sur la toxicité à long terme du maïs OGM NK603 de Monsanto résistant au RoundUp ne s’essouffle pas. Quelle sera l’attitude de Bruxelles ? Réponses de Frédéric Vincent, porte-parole santé et consommation à la Commission européenne. Référence environnement : Que va faire la Commission européenne suite à la publication de l’étude de la toxicité du maïs OGM NK603 de Monsanto résistant au RoundUp conduite par Gilles-Eric Séralini ? Frédéric Vincent : l’Autorité européenne de sécurité des aliments, Efsa, a été saisie le jour même de la parution de l’étude. Elle devrait délivrer les résultats de l’examen préliminaire à la fin de la semaine. Si les informations disponibles sont lacunaires, l’Efsa demandera aux auteurs plus de détails sur la méthodologie, si ces derniers veulent bien lui transmettre. R.E : Stéphane Le Foll a indiqué qu’il fallait revoir les processus d’autorisation des OGM en Europe, notamment la durée des études d’impacts de toxicité. Quelle est la position de la Commission européenne ? F.V. : Nous sommes déjà en train de réviser les processus d’autorisation. Actuellement, une étude de toxicité sur les OGM doit se faire sur 28 jours minimum et 90 jours si les résultats le nécessitent. 75 % des dossiers soumis à l’Efsa par les entreprises sont déjà calés sur des durées de 90 jours. Toutefois, nous allons à la fin de l’année proposer aux Etats membres un règlement afin que l’ensemble des études de toxicité soient réalisées sur ces 90 jours. Il remplacera les simples lignes directrices, ce qui gravera dans le marbre ce délai. R.E. : C’est bien ce délai de 90 jours qui est remis en question par les auteurs de l’étude, le jugeant trop court, et qui est sujet de polémique… F.V. : L’étude de Gilles-Eric Seralini est critiquée, elle ne fait pas l’unanimité, il y a eu un plan de communication important. Elle est actuellement étudiée par les autorités. Concrètement, seule la Hongrie, opposée aux OGM, et quelques ONG ont demandé à la Commission européenne que les études de toxicité soient réalisées sur deux ans. Le gouvernement français a toujours indiqué qu’il suivrait l’avis de son agence nationale de sécurité sanitaire, l’Anses. Laquelle estime, jusqu’à présent, que 90 jours est suffisant.

  • Les Français davantage inquiets sur les OGM
Les réactions divergentes se poursuivent suite la publication de l’étude de Gilles-Eric Séralini sur la toxicité à long terme du maïs OGM NK603 de Monsanto résistant au RoundUp, chacun des deux camps accusant l’autre de manipuler les journalistes et l’opinion publique. Quoiqu’il en soit, la diffusion de cette étude aura accru la peur des Français quant aux OGM. Selon une enquête par téléphone réalisée les 20 et 21 septembre par l’Ifop, juste après la publication de l’étude, 79 % des personnes interrogées déclarent être inquiètes devant cette menace éventuelle, soit 14 % de plus qu’en décembre 2011. C’est le taux d’inquiétude vis-à-vis des OGM le plus élevé depuis 2000. Les jeunes âgés de moins de 35 ans, bien que majoritairement inquiets (71 %), sont moins sujets à une crainte OGM que les personnes âgées de 35 ans et plus (83 %).