Retenues d’eau, divergence entre Emmanuelle Wargon et Didier Guillaume
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« La situation est tendue mais maîtrisée. Nous devons néanmoins rester vigilant », a déclaré, le 23 juillet, la secrétaire d’État auprès de la ministre de la Transition écologique, Emmanuelle Wargon. Cette dernière, ainsi que la ministre Élisabeth Borne, réunissaient ce jour le Comité de suivi hydrologique pour une seconde fois depuis le début de l’année. Et ce, alors que la France connaît un nouvel épisode de sécheresse. 73 départements sont soumis, sur une partie de leur territoire, à des mesures de limitation ou de suspension des usages de l’eau.
Économiser avant de retenir l’eau
La secrétaire d’État a rappelé l’objectif posé lors des Assises de l’eau de réduire de 25 %, en 15 ans, les prélèvements en eau. Cette dernière a par ailleurs reconnu des « tensions pour les usages agricoles ». Interpellée à l’issue de la réunion sur la question des retenues d’eau, Emmanuelle Wargon ne s’y est pas montrée opposée, mais a insisté sur l’inclusion de ces pratiques à des démarches plus générales. « Elles peuvent être un bon outil, mais cela fait aussi partie d’un sujet plus global, pour économiser la ressource en eau. Ce n’est pas la panacée. Nous devons d’abord caractériser les besoins et réfléchir à l’évolution des cultures », a-t-elle ainsi indiqué.
Elle a également insisté sur la nécessaire diffusion de bonnes pratiques auprès des agriculteurs, citant le travail de précision ou le changement de cultures. « Nous devons d’abord avoir une démarche d’économie avant une démarche de partage », a-t-elle précisé.
Didier Guillaume apporte son soutien à l’irrigation
Interrogé le même jour au Sénat sur la sécheresse, le ministre de l’Agriculture a pour sa part assurer vouloir faciliter le recours aux retenues d’eau. « L’agriculture sera résiliente si elle est irriguée, ou elle ne sera plus. Il y a un grand pan de l’agriculture qui disparaîtra », a-t-il affirmé. Didier Guillaume a rappelé avoir envoyé une instruction, conjointement avec le ministère de la Transition écologique, dans tous les départements, au cours du mois de juin, « pour autoriser la construction de retenues d’eau à multi-usages [devant] permettre l’irrigation de l’agriculture ». Le ministre a affirmé que l’agriculture utilisait « 30 % de moins d’eau aujourd’hui qu’il y a 10 ou 15 ans », notamment grâce à des nouvelles techniques.
Des déclarations qui réjouissent le secteur agricole. « Nous sommes preneurs ! Mais il faudra voir si dans les faits, le recours aux retenues est vraiment facilité. Judicieusement placées, ces retenues peuvent avoir de nombreuses vertus », a ainsi réagi le président de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture, Claude Cochonneau.