Covid 19, des députés présentent un plan de relance agricole
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Pour aider l’agriculture à sortir de la crise du Covid-19, des députés de la Commission des affaires économiques ont émis 19 propositions, dont un plan global de soutien. Au-delà de faciliter l’accès à une alimentation de qualité pour tous, notamment les plus démunis, ces mesures concernent aussi la résilience et la diversification des filières.
Face à la crise économique que traverse la France depuis l’épidémie de Covid-19, la commission des affaires économiques de l’Assemblée Nationale a mis en place des groupes de travail sectoriels. Objectif : dresser un état des lieux des conséquences de la crise et proposer des solutions. Celui dédié à l’agriculture a, après une première synthèse, rendu début juillet un rapport plus complet, avec des propositions concrètes pour un plan de relance agricole. Sur les 22 mesures proposées, 19 concernent l’agriculture, les autres étant dédiées au secteur de la pêche. Le groupe prône « la mise en œuvre d’un plan de relance ambitieux liant intimement la question de l’accessibilité des plus précaires à l’alimentation et celle de la relance de l’agriculture », et défend la prise en compte dans le plan de relance « tourisme » de « la situation des filières agricoles et alimentaires dépendantes de ce secteur ».
Un plan global de soutien à l’agriculture
Les députés ont conçu un plan de relance en deux volets. Le premier concerne la mise en place de chèque alimentaire destinés aux populations les plus fragiles. Le second est un plan global de soutien à l’agriculture. Il intègre un appui direct aux filières les plus touchées. Ils envisagent aussi l’aide au développement d’activités de diversification des exploitations agricoles ou des filières : culture du chanvre, du lin, agritourisme, production d’éthanol. Le plan protéine devra aussi être accéléré, afin d’améliorer la résilience alimentaire de la France. A l’échelle européenne, « la préservation d’un budget stable en euros constants sur la période 2021-2027 est donc un prérequis et un minimum », estiment les députés.
Des Egalim chaque année
Les députés proposent de renforcer le dispositif initié autour des négociations commerciales qui avaient émergé lors des Etats généraux de l’alimentation (Egalim), événement qu’ils souhaitent par ailleurs reconduire chaque année. Le groupe de travail veut par ailleurs rendre obligatoire, sous peine de sanction, l’établissement, la diffusion, la prise en compte et la mention explicite des indicateurs de coûts de production. Enfin, en matière de foncier, les députés invitent le Gouvernement à « engager d’urgence une première étape de la réforme foncière dans l’attente d’une loi d’orientation foncière systémique. Ces mesures d’urgence visent à stopper les dérives actuelles de l’accaparement dont les conséquences sont irréversibles ».
Le plan global de soutien à l’agriculture
- Action n° 1 : soutien direct aux filières les plus en difficultés
- Action n° 2 : soutien au développement des activités susceptibles de contribuer à la diversification des activités des exploitations ou des sociétés de pêche (agrotourisme, éthanol, polyvalence des navires de pêche) et des filières telles que le lin et le chanvre susceptibles de favoriser la relocalisation de certaines industries ;
- Action n° 3 : accélération des stratégies susceptibles d’accroître la résilience alimentaire de la France, tel que le plan protéines ;
- Action n° 4 : anticipation des risques de sécheresse et adaptation au risque climatique via la mise en œuvre d’une politique de gestion des ressources en eau permettant notamment le stockage (retenues collinaires, bassines…) dans le respect des écosystèmes naturels, du cycle de l’eau et sans dénaturation du paysage ;
- Action n° 5 : investissements dans la recherche et l’innovation en matière agricole (renforcement ou, a minima, maintien du niveau de la dotation du programme 776 « Recherche appliquée et innovation en agriculture » dans le PLF 2021).