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Pour le Cese, l’agriculture urbaine a un rôle à jouer dans la transition climatique et écologique des villes

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« L’agriculture urbaine : un outil déterminant pour des villes durables ». C’est le nom de l’avis adopté le 12 juin 2019 par le Conseil économique, social et environnemental (Cese). Constatant l’essor, ces dernières années, des projets d’agriculture urbaine, l’organisme souligne le rôle que peuvent jouer ces initiatives pour répondre aux défis posés par le changement climatique et la transition écologique. Et ce, alors que 80 % de la population est citadine, rappelle l’avis. Conscient des interrogations suscitées par ce modèle, le Cese formule seize recommandations pour « reconsidérer l’agriculture urbaine » et encourager son développement, afin de « participer à la résilience des villes ».

 Soutenir les projets les plus vertueux

Rappelant que « tous les types d’agriculture urbaine ne répondent pas aux enjeux de durabilité des villes », l’avis du Cese conseille de privilégier les projets s’inscrivant dans au moins deux des perspectives suivantes : alimentation territoriale, fonctions environnementales (valorisation des déchets, lutte contre les pollutions, etc) et fonctions sociales (insertion, cohésion sociale, etc). Les préconisations doivent permettre d’aller vers l’adaptation des règles d’urbanisme et la conception d’outils juridiques adaptés, tout en « mobilisant la recherche et la formation au service des acteurs concernés ».

Cinq axes d’action

Les préconisations sont organisées en cinq pôles d’action : villes résilientes, accélération de la transition alimentaires, offrir les espaces nécessaires au déploiement de l’agriculture urbaine, renforcement des liens sociaux, et mobilisation de la formation et de la recherche. Dans ce cadre, le Cese recommande d’orienter les aides publiques pour assurer la rémunération des services rendus et la juste rétribution des agriculteurs urbains, ou d’assurer la complémentarité des agricultures urbaine, périurbaine et rurale via la généralisation des projets alimentaires territoriaux (PAT).

Autres mesures citées, inclure des dispositions spécifiques dans la réforme du droit foncier, adapter les pratiques architecturales, mettre en place des mesures fiscales incitatives, développer des jardins scolaires potagers, ou introduire des modules sur l’agriculture urbaine dans la formation des professionnels concernés (architectes, BTP, agents de collectivités territoriales, etc). « En reconnectant les citadins et citadines avec le vivant, l’agriculture urbaine peut offrir les conditions d’une transition écologique et sociétale mais aussi alimentaire. À ce titre, elle mérite d’être soutenue », conclut l’avis du Cese.