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Présidentielle - Germinal Peiro, Parti socialiste : « encourager la relocalisation »

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Avec 51,62 % des voix, François Hollande a été élu dimanche 6 mai Président de la République. Le gouvernement devrait être nommé dans une dizaine de jours et l’on connaîtra alors le prochain ministre de l’Agriculture. En entendant les nominations, reference-environnement.com s’est entretenu avec Germinal Peiro, qui avait pour mission de bâtir le programme agricole du nouveau Président. Référence environnement : Quels sont les premiers chantiers en matière d’agriculture et d’environnement auxquels le gouvernement de François Hollande va s’attaquer ? Germinal Peiro : Une des premières actions sera la défense du budget de la politique agricole commune. Le maintien est loin d’être acquis ! Nous sommes attachés au fait que la Commission européenne conserve un budget élevé pour assurer sa sécurité et sa souveraineté alimentaire. Il faut encourager la relocalisation au niveau mondial. Ce qui aura un impact direct sur la réduction des gaz à effet de serre via la baisse des transports, et donc sur le réchauffement climatique. Ensuite, nous engagerons rapidement un plan national de relocalisation de l’agriculture. La France importe 56 % de sa viande ovine, 20 % de viande bovine et 50 % de fruits et légumes. S’il existe déjà de nombreuses initiatives locales, nous voulons une stratégie nationale qui s’appuie notamment sur les circuits courts et la restauration collective. Laquelle représente des millions de repas servis par an et constitue un important levier pour l’agriculture de proximité. Enfin, nous souhaitons favoriser l’agriculture respectueuse de l’environnement et l’agriculture biologique pour laquelle les premiers objectifs du Grenelle de l’environnement devront être maintenus, à savoir 20 % de la surface agricole en bio. C’est possible si nous arrivons à faire basculer les grands secteurs en agriculture biologique, tel que l’élevage. R.E. : Quels sont les dossiers les plus épineux en matière d’agriculture et d’environnement ? G.P. : D’abord le plan Ecophyto 2018 :  nous ne transigerons pas sur les objectifs de réduction de moitié de l’utilisation des pesticides d’ici à 2018. Sur le stockage de l’eau, nous y sommes favorables mais en donnant la priorité aux cultures spécialisées comme l’arboriculture ou le maraîchage. Il est vain de faire croire qu’avec une politique de stockage de l’eau il sera possible d’irriguer les grandes cultures dans un contexte de changement climatique. Enfin, nous voulons bâtir un pacte entre les agriculteurs, qui souffrent, et la société. L’agriculture ne concerne pas que les agriculteurs. Nous sommes favorables à une agriculture de production qui nourrit les Français et les Européens. Il faut encourager tous les types d’agriculture. R.E. : Pensez-vous qu’il y a trop de règlementation environnementale en agriculture ? G.P. : Je ne veux pas opposer environnement et agriculture. Je suis maire d’un petit village, Castelnaud la Chapelle en Dordogne, et je peux vous dire que si l’administration apparaît tatillonne, c’est qu’elle a peur de prendre des décisions réglementaires qui seront attaquées. Certes, la législation  mérite parfois d’être simplifiée. Mais, il faut prendre conscience que protéger l’environnement est une nécessité absolue pour les générations futures.