Prix du lait : les négociations sont terminées, leur interprétation divise
Le | Politique
Le 29 février est passé et avec lui, la date butoir des négociations commerciales entre les distributeurs et les entreprises sur le prix du lait. Interrogé le lendemain matin sur Europe 1, Stéphane Le Foll a précisé que « la grande distribution a, semble-t-il, pris des engagements, à notre demande, pour stopper cette spirale à la baisse. Pour 2016, le prix du lait serait maintenu ». Pour le président de Sodiaal Damien Lacombre, interrogé le 3 mars sur Radio Classique, « on ne peut pas parler de stabilité, il y a une légère déflation », refusant toutefois de donner un chiffre précis.
Si la FNPL (producteurs de lait) a pris acte de cette décision, elle prévient souhaiter « compter les sous pour les producteurs ». Car pour l'heure, seules trois entreprises privées se sont formellement engagées en signant la charte : Triballat Rians, Saint Denis de l'Hôtel et la laiterie Saint Père. Le ministre a d'ailleurs précisé sa volonté de renforcer les sanctions financières si les grands groupes laitiers refusent de publier leurs comptes.
Pour la Fnil (industrie laitière) en revanche, « l'intox a des limites ». Selon elle, « l'engagement des distributeurs de maintenir les prix ne porte que sur le lait de consommation de marques nationales, soit 2,9 % du lait collecté en France. En déduire que le prix du lait payé aux éleveurs laitiers français va se maintenir en 2016 est une tromperie caractérisée. Surtout quand, dans le même temps, les distributeurs ont exigé et obtenu des baisses de prix sur les autres produits laitiers : fromages, beurre et l'ultra frais ». Ajoutant que « pour les marques distributeurs, 21 % du lait français, les négociations ne sont pas terminées ».