Protection intégrée : « s’y préparer dès maintenant »
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La séance de l’Académie d’agriculture de France du 25 novembre consacrée à la protection intégrée ne pouvait pas mieux tomber : la directive cadre 2009/128/CE pour une utilisation durable des pesticides, qui rend obligatoires les principes généraux en matière de lutte intégrée dès le 1er janvier 2014, est parue au JOCE la veille. L’occasion rêvée, donc, pour Paul Speight, chef de l’unité pesticides à la DG Environnement à Bruxelles, de conseiller « de se préparer dès maintenant à ces nouvelles techniques de lutte ». Une préparation longue et quelque peu difficile, selon Stéphane Sorin, chef de projet sur le développement d’une agriculture écologiquement intensive à la coopérative Terrena : « la volonté est là, mais les freins techniques, économiques et sociétaux sont conséquents, notamment en grandes cultures, où les solutions techniques sont encore peu développées, complexes et moins sécurisantes à court terme ». La coopérative, dont l’objectif est d’utiliser 30 % de solutions non chimiques en 2015 tout en maintenant les performances techniques et économiques, a entre autres mis en place une structure R&D dédiée et un réseau d’expériences « grandeur nature » menées par les agriculteurs eux-mêmes. Ce dispositif, qui permet la validation et la diffusion des innovations, a engagé 400 producteurs en 2009 sur 24 thèmes. « Nos principaux axes de développement concernent l’utilisation d’outils d’aide à la décision, les OAD, de solutions d’origine naturelle, et la modification progressive des pratiques culturales, précise Stéphane Sorin. Quelques premières avancées sont observées : l’OAD Fongipro a été utilisé sur 50 % des surfaces de blés traités en 2009 et l’implantation de couverts végétaux en inter-cultures a été multipliée par dix en quatre ans. » __Une articulation nécessaire avec l’aval__ Autre axe de développement : la création de nouvelles filières. « Certaines solutions techniques se heurtent à l’absence de marché adapté, explique le chef de projet. Il faut donc développer ces nouveaux marchés. Ce que nous avons par exemple réalisé pour le lupin blanc, en alimentation humaine et animale. »