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Récolte 2016 : un plan de soutien pour les agriculteurs

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Comme en témoigne plusieurs collecteurs (cf autre article de cette lettre), la récolte 2016 s'annonce pour de nombreuses régions françaises très mauvaise, tant sur le plan de la qualité que des rendements. « La situation est très grave, c'est du jamais vu », indique Philippe Pinta, le président de Orama, lors de la conférence de presse, mercredi 27 juillet à Paris. « Il faut s'attendre à des pertes de chiffre d'affaires comprises entre 50 et 75 % pour certaines exploitations », s'alarme-t-il. Face à cette situation, Orama a proposé un « plan d'urgence grandes cultures 2016 » pour venir en aide aux agriculteurs au travers de mesures économiques et d'un assouplissement de certaines normes. Le gouvernement a entendu la profession en annonçant le jour même un plan d'aide.


Année blanche, report de cotisation et cas de force majeur

Il reprend celui mis en place en 2015 pour le secteur de l'élevage. Les dispositifs de garantie des prêts par BPI France et de l'année blanche bancaire sont élargis au secteur des grandes cultures. Les agriculteurs pourront solliciter leurs caisses MSA pour des reports de paiement de leurs cotisations. Les conditions d'accès aux remboursements mensuels des crédits de TVA seront assouplis. Comme réclamé par Orama, le cas de force majeure pourra être invoqué et les exploitants situés dans les zones touchées pourront bénéficier de la majorité de leurs aides quand les événements climatiques ne leur permettent pas de se conformer aux exigences de la Pac. Le ministre de l'Agriculture établira avec les syndicats un bilan de la récolte fin septembre et présentera début octobre un plan de soutien au secteur céréalier. Si Orama a salué la prise de position du gouvernement, le syndicat demande au ministre de renoncer à l'augmentation du taux de prélèvement relatifs aux paiements distributifs, aujourd'hui de 10 %, « sous peine d'ajouter au désarroi des producteurs de céréales, d'oléagineux et de protéagineux » indique Philippe Pinta. Il réclame même de l'abaisser à 5 %. Le ministre devrait se positionner sur la question avant le 31 juillet.