Réduction des phytosanitaires : les contributions sont attendues le 9 mars
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Les ministres de la Transition écologie, de la Santé, de l’Agriculture et le représentant de celui de la Recherche ont reçu le 15 février 2018 plus d’une soixantaine de représentants du secteur agricole, des acteurs économiques, de la société civile et des collectivités locales pour engager la concertation sur les propositions du plan d’actions sur les produits phytopharmaceutiques, publiées le 19 janvier .
Après avoir rappelé les grands axes du plan, les quatre ministères ont envoyé aux participants un formulaire à remplir avant le 9 mars pour qu’ils fassent part de leurs contributions. « Sur cette base, le plan d’actions sera finalisé fin mars et présenté lors d’une nouvelle réunion, soulignent les quatre ministres dans un communiqué commun. Le programme Écophyto 2 sera ainsi adapté et complété pour prendre en compte ce plan d’actions ». Et de préciser que les demandes d’expertises complémentaires sur les substances les plus préoccupantes seront engagées « dans les prochaines semaines ». Concernant la séparation de la vente et du conseil des produits phytosanitaires, « sans donner de date précise, Stéphane Travert a expliqué qu’il y aura une concertation plus réduite autour du projet d’ordonnance », indique Damien Mathon, délégué générale de la Fédération du négoce agricole (FNA).
Efforts salués de la profession agricole
Trois ministères représentés, dont trois par leurs ministres en personne, le signal était fort de la part du gouvernement. La FNSEA, qui avait rencontré Nicolas Hulot le 12 février pour aborder l’actualité agricole et notamment cette feuille de route, a salué, comme l’ensemble du monde agricole présent, la reconnaissance des efforts déjà réalisés par les agriculteurs. Toutefois, le syndicat alerte sur la nécessité de ne pas mettre en place des mesures qui augmenteraient les charges des agriculteurs ou engendreraient une surtransposition réglementaire. Elle préconise aussi de flécher le budget d’Écophyto prioritairement vers la recherche d’alternatives, l’investissement dans les exploitations, et l’accompagnement des agriculteurs.
Une position rejointe par Antoine Meyer, président d'IBMA France. « L’innovation passe par l’accélération de la recherche. Nous souhaitons la création d’un Crédit d’impôt recherche (CIR) à taux majoré à 60 %, contre seulement 30 % aujourd’hui, qui s’inscrirait dans un pas de temps long, au moins de dix ans », précise le président de l’association de biocontrôle en France.
La Fédération du négoce agricole (FNA) de son côté, sera attentive à l’ensemble du plan, mais plus particulièrement aux questions de la séparation conseil/vente, au dispositif des CEPP, des rabais et ristournes sur la vente de produits phytos, ainsi que sur la probable augmentation de la redevance pour pollution diffuse (RPD) collectée par les distributeurs.
Interrogée par Référence environnement, l’association France nature environnement salue des avancées mais déplore le manque de concertations et l’absence de référence à la sortie du glyphosate.