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Règlement bio européen : la Fnab craint des orientations favorables à l’industrialisation des élevages

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Si le plus gros des négociations est désormais passé, le règlement « bio » européen continue de mobiliser les instances européennes. De multiples « actes secondaires » sont actuellement en cours de rédaction. La Fédération nationale de l’agriculture biologique (Fnab), qui suit de près les discussions entre Bruxelles et les États membres, s’alarme de potentielles orientations concernant l’élevage, dans une communication datée du 31 janvier. Et notamment l’encouragement à une industrialisation des élevages de poules bio.

Des petits élevages « pénalisés »

David Léger, secrétaire national « volailles » de la Fnab, précise ses inquiétudes pour Référence-environnement. « Le brouillon actuellement proposé par la Commission pénalise notamment les petits élevages de volailles de chair en bâtiments mobiles, pourtant bien souvent garants de l’état d’esprit bio, déplore-t-il. L’Europe est déjà passé à côté de l’occasion de limiter les effectifs des élevages à 9000, avec un plafond à 6000 individus par bâtiment. Aujourd’hui, elle va chercher des poux aux petits producteurs… » Selon lui, la philosophie du bio est mise à mal par ce type d’option politique, mais le calcul est également risqué économiquement, avec un marché de l’œuf bio qui pourrait être saturé rapidement. Des élevages de plus de 15 000 poules pondeuses biologiques sont apparus en France ces dernières années. Ils représentent déjà 20 % du cheptel, avertit la Fnab.

Appel lancé aux filières

La Fnab en appelle aux filières françaises pour rester plus proche des attentes des consommateurs. « Concernant le porc bio, les acteurs français sont mobilisés pour maintenir le modèle « 100 % paille », alors que la Commission veut assouplir ces aspects là en permettant un séjour sur caillebotis une partie de l’année », souligne David Léger. Certains collecteurs et certaines enseignes de distribution pourraient opter pour le même volontarisme. « Mais une frange des conditionneurs reste très loin de ces enjeux, regrette-t-il. Le principal levier reste la GMS, mais la guerre des prix prend parfois le pas sur les bonnes intentions. »