Règlement européen bio, les lignes rouges sont tracées
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Six organisations nationales (1) ont présenté le 9 juin les lignes qu'elles entendent ne pas voir franchies dans le cadre de la révision du règlement bio. Un rappel qui s'inscrit dans une laborieuse négociation européenne. Le 4 juin, la rencontre prévue pour faire avancer la réforme de la législation européenne sur l'agriculture biologique a été annulée par la présidente maltaise. En cause : l'absence d'accord au sein du Conseil européen. Pas moins de 17 points de contentieux restent à dénouer. Parmi les plus importants, la volonté des pays scandinaves de disposer de plus de dérogations pour la culture en bacs, alors que les pays plus au sud tiennent eux tout particulièrement à ce lien au sol. C'est la première ligne rouge dessinée par les organisations françaises. Autre point sur lequel elles n'entendent pas lâcher : le rythme annuel de contrôle sur site chez tous les opérateurs certifiés, le projet actuel ouvrant la possibilité d'un contrôle tous les deux ans. La confiance, particulièrement des consommateurs français vis-à-vis des labels européens et français constitue un capital à ne pas brader. Enfin, troisième point, les contaminations par les pesticides. Le compromis en cours laisserait la possibilité aux États membres d'adopter « des mesures nationales de déclassement. » « C'est ouvrir une boîte de pandore, la production aujourd'hui fondée sur des obligations de moyens rigoureusement contrôlés risquant de se voir réduite à de simples résultats d'analyses », soulignent les six organisations nationales. Elles entendent voir leurs positions défendues par le ministre de l'Agriculture lors de la rencontre du 12 juin. Ce sera en effet aux États membres de se prononcer, à l'issue de l'échec des négociations entre la Commission, le Conseil et le Parlement. Un échec de cette ultime rencontre pourrait bien se traduire par un statu-quo. Un moindre mal.
(1) APCA, Cebio, Coop de France, Fnab, Synabio et Synadis bio.