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« Rencontre rassurante » entre le président des chambres d'agriculture et Didier Guillaume

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Claude Cochonneau, président de l’Association permanente des chambres d’agriculture (APCA), est satisfait de sa première rencontre, le 29 octobre, avec Didier Guillaume, fraichement nommé ministre de l’Agriculture. Les constats sur les grands dossiers semblent pour le moment partagés. « Le ministre est conscient que nous allons de plus en plus vers des situations climatiques extrêmes, avec des coups de froids, des périodes de sécheresse et d’excès d’eau qui font des dégâts sur la production agricole », explique Claude Cochonneau, contacté par Référence environnement.

Dans ce cadre, le sujet des retenues d’eau a bien sûr été mis sur le tapis. « Didier Guillaume m’a dit qu’il avait l’intention d’aborder ce dossier de manière non dogmatique, poursuit-il. C’est un bon début de discussion. » Une approche scientifique que le ministre souhaite aussi adoptée pour les pesticides. « C’est rassurant », note le président de l’APCA.

Pesticides : Cochonneau juge le conseil stratégique annuel excessif

Quid de la séparation de la vente et du conseil des produits phytosanitaires, prévue dans la loi post-EGA ? « Il partage l’idée que les chambres ont un rôle à jouer, mais nous ne sommes pas tout à fait d’accord sur la place à prendre. » Les chambres d’agriculture semblent toutes désignées pour réaliser le conseil annuel. Une disposition que le président de l’APCA estime excessive. « Nous prônons un conseil stratégique pluriannuel avec des bilans chaque année, explique-t-il. Une exploitation ne peut pas changer d’orientation aussi souvent. Nous allons essayer de faire évoluer les choses dans les ordonnances de la loi. »

Pac : peur de la montée des nationalismes en Europe

Autre sujet longuement évoqué : la Politique agricole commune. « Il la connait bien pour avoir conduit des rapports. Le ministre fait preuve de prudence et espère que la réforme sera repoussée après les élections européennes », explique le président de l’APCA. La crainte réside dans la composition du Parlement, avec la montée des élus anti-Europe. « Or, la Pac, une politique très intégrée, a besoin d’une Europe soudée », s’inquiète Claude Cochonneau.

Les deux hommes se sont également entendus sur la montée des mouvements anti-viande. « Le débat a dérapé, explique-t-il. Mais il est désormais ancré dans la société et nous devons faire avec. À nous de communiquer davantage et de nous faire entendre. »