Renouvellement de l’autorisation du glyphosate : opposition de la France annoncée
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La France s'opposera à la proposition de la Commission européenne de renouveler pour dix ans l'approbation du glyphosate. Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique, l'a affirmé le 29 août 2017, lors d'un déplacement en Bretagne. Raison invoquée : les incertitudes qui demeurent sur la dangerosité de la molécule. Mais impossible d'en savoir davantage sur les attentes précises du Gouvernement.
Avec cette position française, la majorité qualifiée requise pour le vote risque d'être compromise. Les experts des différents Etats membres vont débattre du sujet début octobre, au cours d'un Comité permanent. La Commission avait souligné, le 20 juillet, que la date limite pour le vote était le 6 novembre. Une décision sur ce renouvellement d'autorisation de la molécule doit être prise d'ici à la fin de l'année.
Forte crainte des producteurs
Si les associations anti-glyphosate, Générations futures en tête, se félicitent de l'annonce de Nicolas Hulot, les professionnels agricoles, eux, s'inquiètent.
La FNSEA et Jeunes Agriculteurs rappellent, dans un communiqué commun du 30 août, que le glyphosate, utilisé de manière raisonnée, est indispensable à l'agroécologie, l'agroforesterie, l'agriculture de conservation, et qu'aucune alternative n'existe. « Nicolas Hulot s'exprime-t-il bien au nom de la France ? », s'interrogent les deux syndicats. Ces derniers mettent en avant l'initiative 4 pour 1 000, qui « s'inscrit dans le cadre du plan mondial pour le climat adopté par la convention-cadre des nations unies », et les avancées de la France en matière de stockage de carbone dans les sols. « Ce serait un comble que le gouvernement français anéantisse ce bilan dans quelques jours à Bruxelles », concluent-ils.
La Coordination rurale, dans un communiqué du 31 août, en appelle quant à elle « au président de la République, au Premier ministre et au ministre de l'Agriculture pour ramener le débat à la raison qui doit l'emporter sur l'idéologie ».