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Réseau Dephy : réduire l’usage des phytos, c’est possible !

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Tout est dans le titre : « La réduction des phytos : plus qu’un défi, une réalité ! ». Le colloque national Dephy, tenu à Paris les 13 et 14 novembre 2018, a montré que la réduction de l’usage des produits phytosanitaires de synthèse est possible. « Les résultats obtenus dans le réseau des 3 000 fermes Dephy sont encourageants et ne se démentent pas d’année en année, a souligné Virginie Brun, cheffe de projet Dephy. Et ce, quelle que soit la filière. »

- 14 % à - 43 % d’IFT selon les filières

La baisse moyenne d’IFT, entre l’entrée dans le réseau Dephy (à partir de 2010) et la moyenne 2015-2017, est de 14 % en grandes cultures/polyculture-élevage, de 17 % en viticulture, de 25 % en arboriculture, de 37 % en cultures tropicales, de 38 % en légumes et de 43 % en horticulture.

Selon les différents intervenants venus présenter les détails des résultats filière par filière, des marges de manœuvre existent encore. Des leviers innovants, testés dans le réseau des 175 sites expérimentaux Dephy, permettront d’aller encore plus loin. Sur ces sites, où sont éprouvés des systèmes très en rupture, les baisses d’IFT dépassent les 50 %. Mais les rendements ne sont pas maintenus et les chiffres d’affaires ne peuvent l’être qu’avec une meilleure valorisation de la production. « En grandes cultures/polyculture-élevage, une baisse de plus de 50 % d’IFT n’est envisageable qu’avec une reconception des itinéraires culturaux et/ou des systèmes, a souligné Irène Félix d’Arvalis. Innover dans les filières de commercialisation est par ailleurs indispensable. »

Des stratégies productives et rentables… avec reconception des systèmes

Selon Martin Lechenet, de Dijon Céréales, « les stratégies pour réduire l’usage des pesticides sont productives et rentables dans la plupart des situations ». Sa thèse dédiée au sujet montre que dans 77 % des situations, il n’y a pas antagonisme entre baisse de l’IFT et productivité/rentabilité. « Les antagonismes se concentrent dans les exploitations à cultures industrielles à fort IFT et forte valeur ajoutée comme la betterave, les pommes de terre et le maïs semence », explique-t-il.

Reste que cette réduction de l’usage des phytos doit parfois passer par une reconception en profondeur des systèmes de culture, d’où l’importance de l’accompagnement technique.