Restauration collective : la FNSEA attentive au Conseil national et aux décrets d’application de la loi Égalim
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« Sur la réserve. » La première impression d’Anne-Marie Denis, administratrice à la FNSEA, sur le lancement du Conseil national de la restauration collective (CNRC), où elle représente le syndicat, est mitigée. « Je ne tiens pas à être négative, précise-t-elle. C’est toujours enrichissant d’échanger avec l’ensemble des acteurs des filières. La FNSEA est totalement mobilisée sur la thématique de la restauration collective. C’est aussi pour cela que nous serons très attentifs. »
Le prix des repas pose question
Anne-Marie Denis rappelle que l’évolution des approvisionnements en restauration collective a pour vocation de « permettre un retour de valeur pour les produits agricoles, Emmanuel Macron l’a bien affirmé ». La séance inaugurale du CNRC, le 13 mars, soulève selon elle des questions. « J’ai entendu qu’il n’était pas souhaitable d’augmenter le prix moyen d’un repas, aujourd’hui à 1,40 € en moyenne. Changer de modèle demande des moyens financiers et humains. Comment y arriver à prix constant ? » Elle estime que les économies générées par la lutte contre le gaspillage ne peuvent suffire.
Gare à ne pas ouvrir la porte aux importations
Autre inquiétude : la liste, trop restreinte selon la FNSEA, des produits éligibles aux 50 % dans l’approvisionnement « de qualité ». « Si on se cantonne au bio et aux signes d’origine et de qualité, on ne parviendra pas à 50 %, estime Anne-Marie Denis. Faudra-t-il importer ces produits dont les cahiers des charges ne sont pas tout le temps aussi exigeants que les nôtres ? » Par ailleurs, investir davantage pour ces 50 %, à budget constant, pourrait inciter les intendants à réduire la qualité des 50 % restants, « avec là encore un risque de se tourner vers des produits importés, peu chers. »
Délais très courts pour les décrets d’application
Enfin, Anne-Marie Denis estime les délais de rédaction très courts pour les décrets d’application de la loi Égalim concernant la restauration collective. Leur finalisation est prévue pour fin avril. « Or, certains éléments restent totalement inconnus à ce jour, souligne Anne-Marie Denis. Les décrets évoquent un guide d’accompagnement et des indicateurs permettant d’établir le tarif des aliments prenant en compte l’ensemble des coûts de productions, que nous n’avons pas encore pu étudier. »