Royaume-Uni : la mise en place du Brexit se précise
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Mercredi 8 février, une nouvelle étape a été franchie Outre-Manche dans la mise en place du Brexit (1). Les députés britanniques ont adopté, à une large majorité (494 voix contre 122), en première lecture le projet de loi du gouvernement conservateur donnant à la Première ministre, Theresa May, le pouvoir de déclencher le processus de sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. Le projet doit désormais être examiné par la Chambre des Lords. Elle devrait se prononcer avant le 25 mars, date du 60e anniversaire de la signature du traité de Rome. Pour beaucoup, il serait malvenu que le Royaume-Uni siège encore autour de la table à cette date !
Quelles seront les conséquences de ce Brexit ?
« L’impact sera tout d’abord financier, explique Sophie Thoyer, professeur à Montpellier Supagro, économiste et ingénieur agronome. Comme la France, le Royaume-Uni est un pays « contributeur net » au budget européen. Les Anglais versent davantage à l’Union européenne qu’ils ne reçoivent. L’union européenne va « perdre » entre 4 ou 5 milliards d’euros. Autre impact : sur les négociations en tant que telles. Car les Britanniques n’ont jamais été de réels alliés de la France lors des discussions. La position de la France pèsera peut-être ainsi un peu plus lourd. Et Londres va devoir réinventer une politique agricole. Les observateurs, à Bruxelles comme dans les capitales européennes, sont curieux de voir quelle stratégie va être mise en place et surtout… si elle va fonctionner ! De bonnes idées seront peut-être à piocher en vue de la réforme de la Pac. Certains prédisent un « Brexit dur » qui dénoncerait tous les échanges entre le Royaume-Uni et le reste de l’Europe. Quid de nos exportations de produits laitiers, de pommes… ? Les producteurs britanniques eux, sont inquiets car en moyenne, 55 % de leurs revenus provenaient des subventions européennes. Inquiets aussi par rapport à la main d’œuvre occasionnelle qui provenait en grande partir de pays de l’Europe. Avec le rétablissement des frontières le recrutement s’annonce plus difficile.
(1) Le 23 juin 2016, 51,9 % des britanniques votaient pour la sortie de leur pays de l’Union Européenne.