Salon de l’irrigation : stocker l’eau sera indispensable
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L’ADIV (Association des Irrigants de la Vienne) organisait la deuxième édition de son salon de l’irrigation le 10 janvier dernier. Près de 1200 personnes (irrigants, mairies, politiques, amont et aval de la filière) avaient fait le déplacement. Un succès pour l’ADIV qui tenait à montrer l’intérêt de l’irrigation vis à vis des enjeux alimentaires et climatiques à venir. « On sait qu’il va falloir nourrir plus de gens avec des conditions climatiques plus difficiles et sur des surfaces de plus en plus réduites. Stocker l’eau l’hiver pour l’utiliser l’été sera indispensable », explique Jean-Luc Pousse, président de l’ADIV. C’est pourquoi, les propositions de stockages supplémentaires annoncées par le gouvernement en juin dernier ne satisfont pas les irrigants. Des capacités de stockage dérisoire « Quand on sait qu’il serait nécessaire de stocker 300 millions de m3 d’eau, l’accroissement des capacités de stockage de 40 millions de m3 proposé apparaît bien dérisoire », souligne Daniel Martin, président des Irrigants de France. Autre point de mécontentement, l’annonce de la mobilisation de 14 000 hectares où les agriculteurs devront faire des efforts pour des pratiques et des cultures plus économes en eau. « Nous n’avons pas attendu cette mesure pour le faire. Dans la Vienne, depuis les années 2000 nous avons réduit notre surface de mais de plus de 30 % car on avait des problèmes d’eau. Les agriculteurs ne font plus n’importe quoi », ajoute Jean-Luc Pousse. Parmi les mesures proposées par les irrigants non prévues par le plan gouvernemental, l’augmentation du niveau d’eau dans les barrages des petits cours d’eau pour stocker l’eau sur le territoire. Point positif pour l’ADIV, le message semble être entendu au niveau local par les élus de droite comme de gauche présents lors des tables rondes. Mais la prise de conscience ne se fait pas encore au niveau national. « On sent une chape de plomb environnementale peut-être parce que l’eau ne manque pas encore en France. Nos opposants considèrent qu’il vaut mieux voir couler l’eau vers la mer plutôt qu’une assiette bien pleine », conclut Jean-Luc Pousse. P.B.