Séparation de la vente et du conseil des pesticides : « l'équation sera complexe », selon Dominique Potier
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Référence environnement : Que pensez-vous de l’ambition du gouvernement de séparer la vente et le conseil sur les produits phytosanitaires ?
Dominique Potier : C’est une bonne idée, si et seulement si elle ne remet en cause ni la traçabilité agro-alimentaire, ni le levier des certificats d’économie de produits phytos (CEPP), et enfin si elle conduit à un conseil stratégique et indépendant. L’équation sera complexe d’un point de vue technique, mais des pistes semblent exister. Si cette équation n’est pas résolue, ce sera une déconvenue. D’autant que la question est désormais tranchée. Cette mesure n’a pas suscité de vifs débats dans l’atelier que je présidais dans le cadre des États généraux de l’alimentation.
R.E. : Quelle sera alors la place de la distribution agricole ?
D.P. : Je crois que c’est clair : les coopératives et négoces ne pourront plus faire de conseil aux agriculteurs (NDLR : Coop de France a toutefois indiqué que s’il fallait choisir, les coopératives se concentreraient sur le conseil).
R.E. : Quid du plan de sortie des pesticides annoncé par le Gouvernement pour la mi-2018 ?
D.P. : J’ai été auditionné à deux reprises par les missions parlementaires et gouvernementales depuis le début de l’année. Je pense que nous devons aller vers un plan Écophyto 2 renforcé. En effet, celui-ci a fait la quasi unanimité, mais il n’a pas pu être mis en œuvre. Il me semble avoir été entendu par les auditeurs.