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Serres chauffées bio, la position de compromis du Cnab convient surtout aux opposants de cette pratique

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La bataille faisait rage depuis des semaines, entre opposants et défenseurs de l’utilisation des serres chauffées en agriculture biologique. Avec sa décision du 11 juillet, le Conseil national d’agriculture biologique, a finalement tranché. Une position de « compromis », comme l’a affirmé le ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume, qui semble avoir, pour le moment au moins, apaisé les esprits de chacun.

« Le pire a été évité »

Du côté des opposants, l’encadrement mis en place et le recours obligatoire aux énergies renouvelables pour toutes les serres chauffées en bio après 2025, rassure. « Un compromis n’est jamais totalement satisfaisant, mais le pire a été évité », réagit sur Twitter le sénateur écologiste du Morbihan, Joël Labbé. Même message chez l’ONG Générations futures, commentant cette annonce également sur le réseau social : « Ça aurait pu être pire ». De son côté, la Fédération national d’agriculture biologique (Fnab) en profite pour saluer l’engagement des signataires de sa pétition contre les serres chauffées en bio.

« Pas de légumes d’été bio en magasins avant le 30 avril, cela veut dire zéro chauffage pour le concombre bio, deuxième légume le plus cultivé sous serres chauffées en France. Un vrai changement pour ce légume d’été ! », commente encore la Fnab. Si tous les opposants saluent cette décision, cette dernière est loin de représentée, pour eux, la fin du combat. « Cette décision, qui ne va pas jusqu’à l’interdiction totale du chauffage dans le respect du principe de saisonnalité des fruits et légumes, est une première étape importante. Il faut maintenant poursuivre vers plus d’exigences et de cohérence tant au niveau français qu’européen », résume dans un communiqué la Confédération paysanne.

La problématique des importations soulignée

Chez les partisans des serres chauffées en bio, l’heure est, en partie, au soulagement, l’interdiction totale n’ayant pas été actée. Reste que la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) co-signe, avec Coop de France et l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture (APCA), un communiqué daté du 12 juillet et intitulé « L’absurdité destructrice d’un encadrement franco-français ». Les « nombreuses conséquences » de cette décision y sont listées.

Selon les trois structures, les consommateurs continueront d’acheter des légumes d’été dès le mois d’avril, au bénéfice des produits importés de pays où les serres chauffées fonctionnent en hiver. « Sur le plan agronomique, nous notons que la date du 30 avril a été choisie de façon complétement arbitraire, et vient pénaliser en premier lieu le concombre, légume de printemps, pour lequel l’essentiel de la campagne a lieu en mars-avril », précise le communiqué