SIA 2015, François Hollande démine le terrain
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Pupilles aguichées par la grande foire des productions animales et végétales, papilles stimulées par les nombreuses dégustations… les citadins ont entamé leur grand défilé au cœur des stands représentant l’agriculture sous toutes ses formes, le 21 février, à la Porte de Versailles. Derrière ce premier salon s’en tient un second, plus politique. L’inévitable inauguration par le Président de la République tient lieu de baromètre d’ambiance entre le monde agricole et le gouvernement. La rencontre s’annonçait tendue. Elle s’est finalement bien déroulée, les équipes de déminage ayant opéré au sens propre comme figuré. Une série de mesures de simplification ont été annoncée en Conseil des ministres le 18 février (voir notre actualité) et François Hollande, lors de la conférence climat du 20 février (voir notre actualité), a clairement présenté l’agriculture comme émettrice de solutions. Lors d’une longue halte sur le stand de l’Odyssée du Végétal, le 21 au matin, le Président a redit aux principaux acteurs des filières céréalières tout le bien qu’il pense de la contribution des agriculteurs à l’emploi et à la balance commerciale. Les biotechnologies alliées de l’innovation Reprenant l’expression défendue par les céréaliers « Produire plus et produire mieux », il a rassuré ses interlocuteurs en mettant en avant l’innovation plus que la réglementation. Dans une interview accordée à notre confrère Agra Presse, François Hollande est très explicite, soulignant que « dans la lutte contre le réchauffement climatique, les biotechnologies peuvent nous permettre d’être plus sobres dans la consommation énergétique, de stocker davantage de carbone, de développer de nouvelles méthodes de production. C’est pourquoi notre pays doit poursuivre son effort de recherche publique sur les biotechnologies. » L’enjeu climatique repositionne les principales questions liées à l’environnement. « Mon espoir est que nous passions à la pratique, du laboratoire au champ », a commenté Pierre Pagesse, président du Groupement national interprofessionnel des semences, au détour d’une allée. Sans être dupe sur la volonté du gouvernement de rassurer les agriculteurs en ce début du Salon, Christiane Lambert, vice-présidente de la FNSEA, se félicite elle aussi de l’accent mis sur l’économie et l’innovation… dans l’attente des effets réels.