Sima et Sia : reconnecter aux attentes de chacun

Temps forts pour le monde agricole, les Salons international de l’agriculture et du machinisme agricole se sont tenus de la fin février à début mars sur Paris. Au cœur de cette édition 2019 : l’amélioration des pratiques agricoles, notamment en matière d’environnement, avec la volonté affichée des acteurs du secteur d’être le plus transparent possible.

C’est le rendez-vous annuel de l’agriculture en France. Le Salon international de l’Agriculture a ouvert ses portes du 23 février au 3 mars, accueillant plus de 600 000 visiteurs. Le monde agricole a tenté pendant ces 10 jours de rétablir la connexion entre lui et les consommateurs, en apportant les garanties en matière d’environnement, de sureté et de qualité de leurs pratiques que les citoyens et les politiques réclament. La signature par le ministre de l’Agriculture du contrat de solutions lors du Salon, acte la reconnaissance par l’Etat de l’engagement du secteur agricole dans ce domaine. Reste à convaincre les citoyens. Face à la défiance, opération transparence, notamment pour les coopératives et négoces, peu connus du grand public. Soufflet et Natup se sont engagés avec Lidl sur des filières de qualité : le premier pour des blés sous cahier des charges, le second dans l’approvisionnement de viande bovine de race normande, intégrant des critères de bien-être animal et de bonnes pratiques d’élevage. Terrena et les Magasins U ont renouvelé leur engagement mutuel autour de la « Nouvelle Agriculture », avec pour projet de développer de nouvelles filières, notamment en agneau et charcuterie de volaille.

Pour les fruits et légumes, les coopératives bretonnes Prince de Bretagne, Savéol et Solarenn ont également présenté leur charte commune dédiée aux tomates labellisées « Cultivées sans pesticides ». Bonduelle lance quant à elle sa gamme sans résidus de pesticides détectables.

La recherche met l’accent sur la transition agroécologique

Du côté des interprofessions et syndicats, la priorité était au dialogue, à la vulgarisation et à la pédagogie, plutôt qu’aux messages techniques et professionnels : plateaux télé, ateliers, escape game sur le thème du végétal. Les échanges ont été nombreux, à l’image de Yannick Jadot, député européen écologiste, venu discuter près d’une heure sur la question des produits phytosanitaires sur le stand du Siècle vert, porté par l’UIPP.

La recherche a mis l’accent sur les travaux en cours pour accompagner la transition agroécologique et se projeter sur des itinéraires zéro pesticide. A titre d’exemple, l’Inra a lancé un programme en collaboration avec l’Allemagne intitulé « on the road to chemical pesticides-free agriculture » pour construire une communauté scientifique autour de ces enjeux.

Le numérique pour aller plus vite, plus loin

Pour porter ces démarches de qualité, le numérique apparait de plus en plus comme un outil indispensable. Présent sur le Sia, c’est surtout au Sima que le digital s’est imposé, où 230 000 visiteurs se sont rendus du 25 au 28 février. Les solutions et start-up présentes il y a deux ans sont montées en puissance, gagnant du terrain sur et dans l’agroéquipement historiquement acteur majeur du salon. L’objectif pour l’agriculteur : gagner en autonomie, en temps, en précision, en productivité pour à terme se dégager un meilleur revenu. Une approche qui s’applique aussi bien dans l’achat d’intrants avec les plateformes comme Agriconomie, que dans l’utilisation de ces produits avec les applications de suivi des pressions ravageurs, ou enfin, lors de la commercialisation de la récolte, avec Performer ou Comparateuragricole.com. Côté expérimentation aussi, l’agriculteur souhaite revenir au cœur du processus de décision. A l’image des Fermes Leader, portées par InVivo, réseau où les agriculteurs choisissent eux-mêmes quelles innovations tester. Pour les distributeurs et les fournisseurs d’intrants, le digital constitue aussi et surtout l’opportunité de collecter davantage d’informations du terrain, puis de les analyser pour proposer des services plus performants.