Sivens : ce sera une retenue d’eau deux fois plus petite
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Le feuilleton semble encore loin d’être terminé mais le vote, le 6 mars, par le Conseil général du Tarn pour une retenue d’eau deux fois plus petite que le projet initial, soit 750 000 m3, est un pas important du dossier Sivens. Dans la foulée, les zadistes ont été évacués du site à l’issue d’une semaine de tensions extrêmes entre partisans et détracteurs du barrage. Mais les contours de cette nouvelle retenue restent flous. « Le Conseil général du Tarn a fait le choix de privilégier la réalisation d’un réservoir plus réduit. L’Etat accompagnera le maître d’ouvrage, financièrement et techniquement, dans la réalisation de ce projet alternatif », se sont contentés d’affirmer les ministères de l’Agriculture et de l’Ecologie dans un communiqué commun. Les élus tarnais n’ont pas non plus précisé où le futur barrage serait érigé alors que les experts mandatés par Ségolène Royal proposaient de le déplacer de 300 mètres en amont du site initial. Enfin, on sait peu de choses du coût et du financement de la nouvelle retenue. Le projet initial, estimé à environ 8 millions d’euros, devait être financé sur des fonds publics, français et européens. Bruxelles a toujours indiqué qu’il s’assurerait de la conformité du barrage avec les directives environnementales européennes avant de verser une aide quelconque. Compte-tenu de toutes ces incertitudes, tout le monde s’accorde à dire qu’il faudra au minimum deux ans avant que la retenue de Sivens ne voit le jour. Des réactions contrastées La Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) s’est félicitée du « retour à la légalité » sur le site de Sivens et d’un nouveau projet tenant « compte des besoins en eau pour l’agriculture, le tourisme, l’étiage des cours d’eau ». De son côté, Europe Ecologie-Les Verts (EELV) a fustigé un choix qui « ne règle rien sur le fond ». « En l’absence d’études complémentaires, rien ne dit que les doutes juridiques sur le respect de l’environnement seront levés », ont déclaré les porte-paroles du parti, Julien Bayou et Sandrine Rousseau, dans un communiqué. France Nature Environnement (FNE), organisation environnementale à laquelle appartenait Rémi Fraisse, le jeune opposant au barrage de Sivens décédé dans la nuit du 25 au 26 octobre 2014, a pour sa part déploré que le Conseil général ait voté le maintien d’une retenue d’eau. « Nous nous emploierons à démontrer son inutilité et l’intérêt d’une alternative qui ne coûterait rien aux citoyens et bénéficierait aux agriculteurs irrigants », a réagi son président Denez L’Hostis.