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SNBC : « Nous voulons une mise en consultation dans les semaines à venir », Frédérik Jobert, SGPE

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« Nos statuts n’ont pas changé, et nous sommes toujours positionnés auprès du Premier ministre. Toutefois, il y a un élément très concret qui a changé : le secrétaire général à la planification écologique, Antoine Pellion, à la fois membre du cabinet du Premier ministre et directeur d’une administration, a aujourd’hui quitté son poste de responsable du Pôle Vert à Matignon pour se concentrer sur celui de SGPE », explique Frédérik Jobert, secrétaire général adjoint à la Planification écologique, à Référence agro. Il revient sur les changements provoqués par le remaniement ministériel au sein du SGPE et sur la feuille de route du secrétariat à la planification écologique.

 Frédérik Jobert, secrétaire général adjoint à la Planification écologique - © D.R.
Frédérik Jobert, secrétaire général adjoint à la Planification écologique - © D.R.

Quelles ont été les conséquences du remaniement gouvernemental sur les missions du SGPE ?

Frédérik Jobert : Nos statuts n’ont pas changé, et nous sommes toujours positionnés auprès du Premier ministre. Toutefois, il y a un élément très concret qui a changé : le secrétaire général à la planification écologique, Antoine Pellion, à la fois membre du cabinet du Premier ministre et directeur d’une administration, a aujourd’hui quitté son poste de responsable du Pôle Vert à Matignon pour se concentrer sur celui de Secrétaire général de la planification écologique, SGPE.

Nous avons ensuite à reconstituer, comme toutes les administrations, une relation de confiance avec des ministères dont les équipes et les attributions ont changé. C’est la qualité de cette relation qui déterminera l’efficacité de notre mission, et elle dépend au premier chef de la qualité de notre travail, de nos démonstrations, de nos argumentaires, et de notre capacité à fédérer nos administrations. Cela nous engage donc, et nous restons sur les fondamentaux de notre méthode.

Le contexte est difficile, contraint, mais nous gardons la conviction que la planification écologique est du côté de la solution, car elle apporte des réponses très concrètes à la crise budgétaire, à nos enjeux industriels, aux questions de pouvoir d’achat ou encore à notre souveraineté énergétique et alimentaire.

Vos travaux effectués dans le cadre de la PPE*, de la SNBC* ou du PNACC 3* sont-ils remis en cause par ce changement de locataire à Matignon ? Remet-il en question également le calendrier que vous vous étiez fixés pour leur publication ?

Frédérik Jobert : Le gouvernement précédent avait choisi de repousser les consultations publiques de ces documents qui ont pourtant fait l’objet d’un gros travail interministériel impliquant de nombreuses parties prenantes économiques et de la société civile. Nous le regrettons. Nous restons pragmatiques : l’urgence est de ne pas retarder la déclinaison opérationnelle de ces stratégies sur le terrain.

En particulier, la PPE est nécessaire pour relancer de nouveaux appels d’offres d’éolien offshore, et ainsi tenir nos trajectoires de développement des énergies renouvelables, mais aussi assurer les débouchés à une filière industrielle d’avenir. C’est très concret. Si nous voulons des éoliennes offshores qui tournent en 2035, nous avons besoin de franchir ce jalon réglementaire.

Pour la SNBC, notre objectif est qu’elle soit mise en consultation dans les semaines à venir. Enfin, je ferais une distinction entre les documents dont nous avons besoin à court et moyen terme (PPE, SNBC 2030, budget 2033) et les stratégies à long terme (SNBC 2050), pour lesquelles nous avons encore des choix lourds à instruire.

Les changements de périmètre du ministère de la Transition écologique sont-ils de nature à ralentir la progression de vos travaux et à vous inquiéter en tant que membre du SGPE ?

Frédérik Jobert : Nous verrons. Le ministère de l’environnement n’a pas disparu, même s’il est vrai que le logement et le transport en sont sortis. Il y a deux façons de le voir : une façon un peu pessimiste, qui est de considérer que le ministère de l’écologie est affaibli. Connaissant Agnès Pannier-Runacher et sa pugnacité, je n’y crois pas trop.

Une autre façon de le voir est qu’avoir des ministres de plein exercice qui s’occupent de la transition, de la rénovation des logements, de la planification à long terme des infrastructures de transport, en lien avec les territoires est une bonne chose. Cela fera plus d’interlocuteurs, mais nous nous adapterons.


PPE : Programmations pluriannuelles de l’énergie

SNBC : Stratégie nationale bas-carbone

PNACC :  plan national d’adaptation au changement climatique