Sortie du glyphosate, levée de voile dans les prochains jours

Dans son rapport d’étape présenté en novembre 2019, la mission d’information commune sur le suivi de la stratégie de sortie du glyphosate de l’Assemblée nationale demandait au Gouvernement de préciser, avant juin 2020, les situations d’impasse technique qui ne subiraient pas d’interdiction en 2021 mais bénéficieraient d’un délai supplémentaire de deux ans. Selon le préfet Pierre-Étienne Bisch, coordinateur interministériel du plan de sortie de la molécule, auditionné par la mission le 30 juin 2020, des précisions seraient apportées dans les prochains jours. « Nous sommes conscients que le champ des impasses est un point essentiel », a-t-il souligné. Le préfet n’a pas apporté de réponse sur le calendrier précis des interdictions d’utilisation des produits et des usages : « la question est à poser au directeur général de l’Anses ».

Réorienter des ressources du plan Écophyto

Longuement questionné sur l’accompagnement financier, le préfet a présenté les paiements pour services environnementaux (PSE) comme une « source de financement non négligeable ».

« Le grand rendez-vous, c’est la Pac », a ajouté Pierre-Étienne Bisch. Les MAEC devraient entre autres faire partie des outils de financement. Enfin, le préfet a suggéré d’avoir une réflexion sur le réemploi de certaines ressources du plan Écophyto. Il a rappelé que dans son référé, « la Cour des Comptes a mis en exergue le fait que l’on dépense environ 300 ou 350 millions d’euros tous les ans au titre de ce plan », pour des résultats très en deçà des objectifs fixés. L’idée serait de réorienter des ressources vers l’accompagnement à la mise en œuvre de l’agroécologie.

Le préfet travaille également avec les régions sur les guides présentant les différents outils financiers disponibles. Des guides indispensables car « seuls 10 à 12 % des agriculteurs ont bénéficié de tels outils », a-t-il précisé.

Enfin, conscient de la difficulté rencontrée par les agriculteurs à trouver de la main-d’œuvre formée, Pierre-Étienne Bisch a suggéré la mise en place d’un programme national avec Pôle emploi. Car sans glyphosate, la main-d’œuvre nécessaire ne sera que plus importante.