Stéphane Le Foll envisage la mise en place de groupements d’intérêt économiques et environnementaux
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« Il est bien évident que je vais honorer les engagements du plan Ecophyto 2018. » Ces propos du ministère de l'Agriculture, auditionné par la commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale le 31 juillet, ne coulaient pas de source, une semaine après sa déclaration devant la mission commune d'information du Sénat sur les pesticides. Il avait en effet souligné que l'on sera « en incapacité d'atteindre l'objectif de réduction de 50 %, sauf à accélérer un processus dans des conditions et dans des mesures que je n'imagine pas aujourd'hui » (voir notre lettre du 30 juillet). Le ministre entend engager « une réflexion en profondeur sur le changement de modèle de production ». « L'INRA, estime-t-il, a encore quelques difficultés à imaginer de nouveaux modèles de production et à envisager l'agronomie de manière globale. »
Catherine Deger
Mission a été confiée à deux anciens présidents de l'Institut, Bertrand Hervieu et Marion Guillou, « de s'assurer de l'appui technique de l'INRA à la mise en perspective de nouveaux modèles ». Ils devront aussi définir le cadre juridique et social de « groupements d'intérêt économique et environnemental ».
Ces nouvelles entités couvriront autant les thématiques de production que d'organisation de la commercialisation dans le cadre, par exemple, de l'agriculture périurbaine. Des groupements à vocation plus large que les 200 réseaux Dephy mis en place à ce jour dans le cadre du plan Ecophyto, et qui n'en signeraient donc pas la fin.
Répondant aux nombreuses questions des députés, Stéphane Le Foll a précisé qu'un plan pour l'agriculture biologique, en discussion avec la Fnab, serait présenté au premier semestre 2013. Indiquant, au passage que l'on « ne peut régler l'immense problème de l'agriculture et de l'alimentation dans le monde à travers le seul développement du « bio ». C'est bien pourquoi il nous faut faire évoluer aussi les autres modèles de production. Sur les semences, le ministre entend trouver des dérogations à la réglementation internationale et européenne afin que les agriculteurs puissent, sous certaines conditions, continuer à « trier à façon ».
« De façon générale, qu'il s'agisse de la PAC, des mesures agroenvironnementales, du verdissement, etc., ma politique sera d'abord d'essayer d'ouvrir des brèches afin de nous permettre d'aller vers d'autres modèles de production », a conclu le ministre de l'Agriculture.