Stratégie nationale de la biodiversité 2030, une toute petite place pour l’agriculture
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La secrétaire d’État à la biodiversité, Bérangère Abba, a présenté le socle de la Stratégie nationale de la biodiversité, SNB, à horizon 2030. Ses contours pourraient évoluer d’ici à l’automne. Dans cette première version, la place de l’agriculture reste modeste.
Ce n’est que le « premier volet » de la Stratégie nationale de la biodiversité 2030 ou SNB, que Bérangère Abba a présenté, ce 15 mars à Paris. La secrétaire d’État à la biodiversité a ainsi précisé que ce « socle » était susceptible d’évoluer suite à la COP15, en fin d’été à Kunming, en Chine. « Nous avons déjà dû travailler au pas de course, a-t-elle rappelé. En un peu plus de 18 mois, ce qui est très court, nous avons mené de très vastes concertations, et des groupes de travail thématiques. Il reste certainement des points à affiner, les enjeux sont trop cruciaux pour bâcler notre feuille de route. »
Cinq mesures de la SNB dédiées à l’agriculture
Bérangère Abba n’est pas rentrée dans le détail des 72 actions listées dans cette SNB, qui reste donc provisoire à ce stade. Cinq d’entre elles concernent l’agriculture. Elles sont rassemblées dans un même thème, « Favoriser la transition agroécologique des modes de production agricole et des systèmes alimentaires ». Elles consistent à :
- renforcer la dimension biodiversité des labels de qualité,
- garantir la contribution de la HVE à la préservation de la biodiversité,
- déployer « la stratégie d’intervention du PSN de la Pac relative à la biodiversité », et encourager les expérimentations de systèmes de production favorables à la biodiversité.
- promouvoir la diversification des semences, cultures et des races et espèces animales en élevage,
- consolider les systèmes d’information sur la biodiversité des milieux agricoles.
Des moyens encore à définir
Les moyens alloués à ces mesures ne sont pas précisés, et seront probablement plus clairs en octobre, une mission du Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD) devant finaliser d’ici là un travail de recensement des moyens existants, et potentiellement mobilisables, pour financer ces différentes actions. Interrogée sur l’ordre de grandeur de l’enveloppe de la SNB, comparée aux 600 M€ annoncés en 2018 pour le Plan biodiversité de Nicolas Hulot, Bérangère Abba est restée très évasive, rappelant que ces 600 M€ « étaient une agrégation de fonds très large ». Plus tôt dans son exposé, elle affirmait que la SNB 2030 « allait plus loin que les politiques précédentes ».
Pas d’agriculture dans les premières actions enclenchées
La secrétaire d’État a aussi mis en avant certains actions de la SNB financées pour une application dès 2022. L’agriculture n’est pas directement concernée. Ces premiers axes de travail sont liés, notamment, à la lutte contre les espèces exotiques invasives ou la restauration de zones humides, deux enjeux pour lesquels des plans nationaux sont officiellement lancés. Bérangère Abba tient toutefois à rappeler que le Gouvernement est déjà mobilisé sur l’agriculture via d’autres canaux : « Le Varenne de l’eau était une priorité, il montre comment nous voulons orienter l’agriculture dans son lien avec l’environnement, a-t-elle plaidé. Les montants investis dans le Plan de relance et France 2030, ou notre action de promotion de la HVE, ne sont pas sans lien avec la biodiversité. »